La FSU est "bien décidée à ne pas se laisser promener" par J-M Blanquer
Paru dans Scolaire le mercredi 05 septembre 2018.
"L'école de la confiance a du plomb dans l'aile" mais "nous sommes bien décidés à ne pas nous laisser promener", déclare la FSU. La fédération tenait, ce 5 septembre sa conférence de presse "rituelle" en cette période de rentrée, et elle a balayé l'ensemble des chantiers ouverts par le ministre de l'Education nationale. Elle lui adresse plusieurs reproches. Il avait annoncé qu'il ne déferait pas le travail de ses prédécesseurs mais réforme tous azimuts et modifie en profondeur le système éducatif. Sa conception de l'éducation, toujours selon la FSU, privilégie l'individualisation aux dépens du collectif, qu'il s'agisse des élèves ou des enseignants. Sa gestion est "technocratique". Il multiplie les réunions, mais imagine que cela suffit au dialogue social. Il dit vouloir une culture de l'évaluation, mais ne se l'applique pas à lui-même, puisque les dédoublements de CP et CE1 ont été décidés sans bilan du "Plus de maîtres que de classes", les programmes ont été modifiés sans réunion du comité de suivi, le "plan mercredi" a été lancé sans bilan de la semaine à 4,5 jours ni des relations établies entre scolaire et périscolaire, une agence de l'évaluation est annoncée sans indications sur le travail fait par la DEPP et les inspections générales, les fusions d'académies sont initiées sans attendre les résultats des expérimentations...
La FSU s'interroge de plus sur un certain nombre de mesures. Comment l'obligation de l'instruction à 3 ans va-t-elle favoriser la réussite de tous, qui se joue de plus dans toutes les classes, et non pas seulement dans les CP-CE1 de l'éducation prioritaire, qui sont dédoublés. En quoi le "plan mercredi" va-t-il favoriser un meilleur rapport aux savoirs ? La revalorisation de la voie professionnelle n'est-elle pas surtout celle de l'apprentissage ? Parcoursup contribue-t-il à la démocratisation de l'enseignement supérieur ? A quoi vont servir les évaluations ?
Et surtout, la fédération évoque le sentiment qu'ont les personnels de voir leurs métiers se dégrader tandis qu'ils sont soumis aux injonctions de leur hiérarchie. L'annonce d'une nouvelle carte de l'éducation prioritaire les inquiète, tout comme la possible réforme des retraites, tandis que le gel du point d'indice, le jour de carence, le report du PPCR, la fusion des instances représentatives sont autant de sujets de mécontentement.