Le SNCL, l'UNSA éducation, Paul Devin, les "patriotes" dénoncent la politique de communication de J-M Blanquer
Paru dans Scolaire le lundi 03 septembre 2018.
Pour le SNCL, Jean-Michel Blanquer continue "le démantèlement" de l'Ecole entrepris depuis son entrée en fonction. Le syndicat FAEN des collèges et lycées estime qu'au désenchantement actuel des personnels pourrait succéder la colère du fait des suppressions de postes, de l'augmentation des effectifs, mais aussi des orientations pédagogiques du ministre de l'Education nationale : "un enseignement tourné essentiellement vers le bachotage d’items à réussir lors d’évaluations", "l’autonomisation forcée des établissements", "l’adossement de la carrière des professeurs sur les résultats de leurs élèves", etc. Le SNCL dénonce la "démission de la Nation, qui abandonne à la fois ses idéaux et les personnels qui les portent encore".
Pour l'UNSA - Education, "l’Ecole de la confiance" qu'évoque Jean-Michel Blanquer n'est pas une réalité et "les injonctions estivales", notamment les modifications apportées aux programmes "sans concertation et sans l’appui de l’expertise des professionnels" vont "à rebours de la volonté ministérielle" qui aurait "une vision mécaniste, étriquée de l’Enseignement réduit à une seule composante, celle de la seule instruction". La fédération attire l'attention sur l'agenda social et "la question des ressources humaines", sur les réformes des lycées, la réorganisation territoriale, le plan mercredi "et le prochain Service National Universel".
Paul Devin, secrétaire général du SNPI, le syndicat FSU des inspecteurs, s'exprimant à titre personnel sur le blog de Mediapart, s'étonne de la communication d'académies, d'établissements ou de circonscriptions qui publient sur les réseaux sociaux des images : "on se tient par les épaules pour montrer sa cohésion, on lève les bras pour montrer son enthousiasme", les mots qui les accompagnent sont "confiance", "réussite", "joie", "enthousiasme", "bonheur" ! "Nul doute que cette image peut séduire, donner l’impression d’un changement (....) La réalité est moins harmonieuse que les belles images données à voir pour la rentrée. Les prescriptions méthodologiques en matière de lecture comme les perspectives de réforme du bac sont loin de pouvoir garantir leurs résultats". Il évoque encore "le fiasco de Parcoursup", "les menaces sur l’enseignement professionnel et agricole", l"a crise de recrutement enseignant"...
Pour leur part, les "enseignants patriotes" du "collectif Racine" estiment que "la relative popularité" dont bénéficie le ministre "résulte largement de sa faculté à abuser quant à la réalité de sa politique, à ses véritables influences et desseins". Ils voient en lui "l’un des destructeurs les plus zélés de l’Ecole républicaine".