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Développement de postes à profil, primes avec part variable, fusion des académies, création d'une instance nationale d'évaluation : quelques réactions syndicales aux récentes annonces du ministre

Paru dans Scolaire le lundi 06 août 2018.

S'ils sont encore rares à s'être exprimés, compte tenu de la période de congés, deux syndicats ont d'ores et déjà commenté les récentes mesures annoncées par le ministre le 2 août dernier par voie de communiqué de presse (lire ici). Si le SE-UNSA estime que ces nouvelles directions "ne convainquent pas des progrès supposés pour le système éducatif qu'il s'agisse de la réussite des élèves comme de l'attractivité du métier d'enseignant", la FSU dénonce de son côté "des annonces ministérielles unilatérales" qui montrent le "peu de cas que le gouvernement fait du dialogue social avec les représentants des personnels". La fédération réclame d'ores et déjà une rencontre avec le ministre dès la rentrée, "pour faire le point sur ces mesures", et l'ouverture de discussions avec les organisations syndicales.

La principale fédération syndicale de l'éducation nationale souligne ainsi qu'un certain nombre de ces mesures, qui doivent faire l'objet d'une mise en œuvre dans l'année à venir, "n'avaient été abordées en aucune manière (profilage des postes, création d'une agence d'évaluation…)". Elle souligne également le flou qui entoure d'autres mesures, notamment les moyens et modalités pour la formation continue, la définition de la RH de proximité, tout comme l'architecture de la formation initiale des enseignants. "Pour prétendre répondre aux enjeux, le gouvernement choisit des projets axés sur l'individualisation des personnels, une gestion plus technocratique du système éducatif donnant de plus en plus de poids au local", poursuit la fédération syndicale.

Une "coloration libérale sans démonstration de plus-value", selon le SE-UNSA

Le SE-UNSA revient aussi sur les projets de développement de postes à profil et de création d'une nouvelle instance d'évaluation du système éducatif par voie législative au premier trimestre 2019, ainsi que sur les mesures relatives à l'augmentation du pouvoir d'achat par des heures supplémentaires. Des orientations, estime le syndicat, qui semblent surtout "guidées par la volonté de donner une coloration libérale sans démonstration de plus-value". Tout comme la FSU, il estime souhaitable que les personnels soit "associés à l'élaboration des évolutions de leur travail plutôt que les découvrir en ouvrant leur journal quotidien".

Rappelons que d'autres syndicats s'étaient aussi positionnés sur le projet d'instaurer une rémunération liée aux résultats individuels et collectifs des personnels dans les zones prioritaires, à partir d'objectifs et de projets qui resteraient à définir (lire ici). Jean-Michel Blanquer a confirmé, dans son communiqué en date du 2 août, cette orientation qui avait été qualifiée quelques semaines auparavant d' "inacceptable" par la CGT Éduc'action. D'une part, parce que cette prime allait "accentuer la concurrence entre établissements et personnels" et soumettre ces derniers à "l'arbitraire de leur hiérarchie", d'autre part parce que cette part modulable "oublierait obligatoirement les personnels administratifs, sociaux et techniques (éligibles également à la prime REP+) dont le travail n'entrerait pas dans l'évaluation de la performance des élèves". Une critique partagée par Sud Éducation, qui estime de son côté que cette "logique de concurrence va au contraire entraîner l'augmentation de la souffrance au travail".

Enfin, la FSU en a profité pour rappeler son opposition au projet de fusion des académies, comme l'avait fait également le SGEN-CFDT dès mi-juillet, après la présentation du projet aux recteurs. Cette fusion, qui doit être effective à l'horizon 2020, tout comme le profilage des postes et le développement des parts individualisées des rémunérations, préfigurent, selon la FSU, "une régionalisation accrue de la politique de l'éducation nationale" et sont "autant de fausses solutions aux problèmes d'attractivité des métiers de l'enseignement".

Camille Pons

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