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Orientation des filles : et si les réseaux sociaux les défavorisaient ? (recherche)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 17 juillet 2018.

Et si les algorithmes destinés à cibler les publicités adressées à leurs followers et abonné.e.s par les grands réseaux sociaux défavorisaient les filles ? C'est la question que se pose Clara Jean, ingénieure de recherche à l'école Epitech, avec sa directrice de thèse en économie, Grazia Cecere (Institut Mines-Telecom Business school) à propos d'une publicité postée sur un grand réseau social (dont elles ne donnent pas le nom). L'étude était financée par l'association Pascaline qui œuvre au développement de formations aux métiers du numérique et pour inciter les filles à choisir les filières scientifiques. On sait que, meilleures élèves que les garçons, elles s'engagent moins dans ces cursus, et moins encore dans études informatiques.

Il s'agit en réalité de deux publicités pour la même école qui forme des ingénieur.e.s en informatique. Elles ont été adressées aux élèves de 101 lycées au printemps de l'année dernière, au moment où ils.elles devaient inscrire leur voeux sur APB. Elles comportaient exactement le même visuel et la même indication, "100% d'insertion professionnelle, 41 400 euros de salaire annuel à la sortie", mais sur l'une d'elle était ajoutée "pour les femmes". La première version était adressée aux élèves d'un échantillon d'établissements, la seconde à l'autre échantillon.

Les filles plus intéressées que les garçons

Il aurait été logique que le réseau social adresse davantage cette seconde formule aux jeunes femmes et que celles-ci cliquent davantage pour la seconde. Il n'en a rien été. La seconde formule a moins été distribuée que la première, et les deux formules ont pareillement été moins souvent adressées aux jeunes femmes. La présence du mot "femme" n'a donc pas alerté l'algorithme qui gère la distribution ciblée en fonction des informations collectées lors de l'inscription (sexe, âge...), mais on peut penser que les mots "ingénieurs" et "informatique" ont orienté la distribution en direction des garçons.

Autre enseignement, lorsque la publicité, avec ou sans la mention "pour les femmes", leur a été adressée, les filles ont plus souvent cliqué dessus que les garçons.

Interrogées par ToutEduc, Clara Jean et Grazia Cecere précisent qu'elles ne soupçonnent les algorithmes d'aucune malveillance, mais elles attirent l'attention des réseaux sociaux sur un défaut de conception, puisque la publicité n'atteint pas le public visé.

Voir à ce sujet "STEM and Teens: An algorithm bias on a social media" (G. Cecere, C. Jean, F. Le Guel, C. Manent (ici)

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