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Les consignes de J-M Blanquer à la présidente du Conseil supérieur des programmes

Paru dans Scolaire le dimanche 08 juillet 2018.

"Vous veillerez à ce que [les] futurs programmes se caractérisent par leur clarté (...) Cette clarté est essentielle à mes yeux car elle est le gage de l'appropriation de ces programmes par les professeurs, les élèves, les familles et par l'ensemble de la communauté éducative et, au-delà, par la société." Jean-Michel Blanquer conclut en ces termes un courrier adressé à Souâd Ayada. Le ministre de l'Education nationale réagit à la "note d'analyse" que la présidente du Conseil supérieur des programmes lui a adressée au sujet des programmes du lycée et des épreuves du baccalauréat. Il en "partage les propositions" mais lui fait part "d'un certain nombre de remarques". Voici les principales observations du ministre relatives aux programmes du lycée d'enseignement général et d'enseignement technologique:

Il récuse les craintes de l'inspectrice générale relatives au "grand oral".

Les programmes de français des classes de seconde et de première "devront viser la consolidation de la culture littéraire des élèves" tandis que les épreuves du baccalauréat "privilégieront la réflexion, la maîtrise de la langue et le goût de la littérature, en s'appuyant sur les exercices classiques de la discipline" [ce qui semble exclure l'épreuve d'invention, ndlr].

Favoriser la communication

L'enseignement des langues vivantes doit "favoriser la communication" et "rechercher avant tout la maîtrise de l'expression orale et de la compréhension".

Les programmes des disciplines scientifiques "doivent s'appuyer sur des concepts théoriques" et "inviter les élèves à appréhender les différents aspects de l'approche quantitative : ordres de grandeur, statistiques, marges d'erreur". Ils doivent aussi les initier "à la construction des vérités scientifiques (...)"

"Plus mathématiques"

Le ministre se dit intéressé par la proposition "de rendre plus 'mathématiques' certaines disciplines" et il évoque les SVT (sciences de la vie et de la Terre) et les SES (sciences économiques et sociales). Il ajoute à leur sujet que "si l'approche pluridisciplinaire qui s'appuie notamment sur les sciences sociales, a tout son sens, il convient de renforcer les approches microéconomiques, nécessaire [sic] pour comprendre les mécanismes fondamentaux de l'économie".

En ce qui concerne l'enseignement en seconde dit "sciences numériques et technologie", il s'agit d'appréhender (...) l'algorithmique, le code et les systèmes d'exploitation", mais aussi "le poids croissant du numérique et les enjeux qui en découlent".

Articuler les programmes et les attendus de l'enseignement supérieur

Pour la spécialité "histoire - géographie - géopolitique et sciences politiques", elle devra privilégier "la complémentarité des approches (...) articulées avec les programmes du tronc commun d'histoire - géographie". Au total, il s'agit d' "articuler avec cohérence les programmes de lycée avec les attendus de l'enseignement supérieur". Le ministre attend ces nouveaux programmes pour le mois d'octobre.

L'APSES (l'association des professeurs de sciences économiques et sociales) qui publie ce courrier réagit à ces propos dans la mesure où ils concernent les sciences économiques et sociales.

Au détriment des approches macro-économiques ?

Elle considère que "les programmes actuels, unanimement critiqués pour leur encyclopédisme, accordent déjà une place très conséquente à la micro-économie", elle ajoute qu'est prévue une réduction du volume horaire qui passerait en première de 5 à 4 heures par semaine : "renforcer les approches micro-économiques ne pourrait se faire qu’au détriment des approches macro-économiques". Pour les professeurs de SES, les programmes "doivent avant tout être construits autour des grandes questions économiques et sociales contemporaines", et convoquer "plusieurs sciences sociales (économie, sociologie, sciences politiques, anthropologie, ethnologie, psychologie sociale…)". Elle préconise "une entrée par objets-problèmes" qui permet "de combiner des approches micro et macro-économiques". Et si elle estime importante la présence des outils mathématiques dans l’enseignement des SES, elle met en garde contre "une technicisation excessive qui se ferait au détriment même de la compréhension des enjeux économiques et sociaux contemporains."

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