Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Europe : quelles comparaisons entre les systèmes éducatifs ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 10 juillet 2018.

L'Education nationale publie une synthèse des données sur l'éducation en Europe. En voici des éléments significatifs.

Parmi les éléments de contexte, "le maintien d’une fécondité atone" puisque la moyenne était de 1,54 enfant par femme âgée de 15 à 49 ans en 2006, et qu'elle a progressé de 0,04 en 10 ans. "Cependant, l’indicateur conjoncturel de fécondité reste contrasté selon les pays. L’Irlande, la France et la Suède connaissent des taux supérieurs à 1,80 enfant par femme, tandis que ce taux ne dépasse pas 1,35 en Espagne, en Grèce, en Italie, en Pologne ou encore au Portugal." En Allemagne, l'évolution démographique "serait majoritairement imputable aux flux d’immigration que continuera à connaître le pays dans les prochaines années".

En moyenne, 15 % des enfants ont des parents dont le niveau d’éducation ne dépasse pas le collège et 44 % des parents qui ont un diplôme universitaire. Mais ce taux est supérieur en Allemagne, Finlande, France (49 %), Pays-Bas, Scandinavie. La part des enfants "dans un ménage où aucun membre n’a d’emploi est supérieure à 10 % dans près de la moitié des pays de l’UE 28, dont la Bulgarie, l’Espagne, la France ou encore le Royaume-Uni (...). Seule la Slovénie atteint un taux inférieur à 5 % en 2016"

La part des 55-64 ans de l’UE 28 qui ont au moins un diplôme de l’enseignement secondaire est de 69 %, quand celle des 25-34 ans est de 84 %. Huit pays dépassent le seuil de 80 % dans les deux classes d’âge, Allemagne, pays Baltes, Finlande, Pologne, République tchèque et Slovaquie.

Seuls quatre pays (Allemagne, Autriche, Lituanie, Pays-Bas) n'ont pas de tronc commun au niveau collège et pratiquent une orientation précoce des élèves. "En Allemagne, cette orientation dès l’âge de 10 ans peut toutefois désormais être revue et le cas échéant modifiée jusqu’à l’âge de 12 ans, en fonction des résultats scolaires. Cette orientation précoce existe traditionnellement dans les pays dotés d’un système d’apprentissage très développé. Il faut cependant noter l’exception danoise, car le pays possède à la fois un tronc commun de 6 à 16 ans et un fort système d’apprentissage."

L'âge de la scolarité obligatoire varie de 3 ans (en Hongrie) à 7 ans (en Estonie et en Suède). Plus de la moitié des pays de l’UE 28 (15 pays dont l’Estonie, la France, l’Irlande ou la Suède) fixent la fin de scolarité obligatoire à 16 ans, celle-ci variant de 15 ans (Croatie) à 19 ans (Allemagne). Dans le cas des Pays-Bas, la fin de scolarité obligatoire à 18 ans ne vaut que pour les élèves qui n’ont pas obtenu de diplôme à la fin de l’année au cours de laquelle ils atteignent 16 ans. Pour 4 pays (Angleterre, Autriche, Belgique, Pologne), la période de scolarité obligatoire à plein temps est allongée d’une phase de scolarité obligatoire à temps partiel pour suivre un programme de formation professionnelle. 

L’apprentissage des fondamentaux représente entre 30 et 50 % du temps d’instruction, allant de 32 % en Hongrie à 46 % en France. La France est le pays qui accorde le plus d’importance au bloc "Lecture, écriture et littérature" ainsi qu’au bloc "Mathématiques".

Les élèves ont généralement entre 6 et 8 ans lorsqu’ils commencent à apprendre une langue étrangère. Seules l’Écosse et l’Irlande n’imposent pas l’apprentissage d’une LVE au cours de la scolarité obligatoire, l’anglais s’impose comme la première langue étrangère étudiée. Le français est en deuxième position. Suivent l’allemand, puis l’espagnol.

Les dépenses pour l'enseignement élémentaire, le collège et le lycée représentent 2,6 % du PIB en République tchèque et 4,8 % au Danemark et au Royaume-Uni. C’est le Royaume-Uni qui connaît la taille moyenne de classe la plus élevée en élémentaire, avec 26 élèves par classe, quand le minimum est observé au Luxembourg, avec 16 élèves par classe. L’Allemagne, la République tchèque, le Portugal, la Hongrie, l’Espagne, la France sont les seuls pays de l’UE ayant plus de 20 élèves par classe dans l’enseignement élémentaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. Au niveau collège, "l’Espagne et la France connaissent les classes les plus chargées en 2015, avec 25 élèves par classe ou plus". Les classes les moins chargées sont en Lettonie (15 élèves par classe).

La part des femmes parmi les enseignants décroît partout avec le niveau d’enseignement. Dans l’enseignement élémentaire, la proportion de femmes s’échelonne de 70 % en Grèce à 97 % en Hongrie, en Lituanie et en Slovénie. Ces écarts sont encore plus importants dans l’enseignement secondaire (de 50 % au Luxembourg à 85 % en Lettonie). En Belgique, Croatie, Luxembourg et Malte, la part d’enseignants de moins de 40 ans est supérieure à 40 % à chaque niveau d’enseignement alors qu'en Grèce, Lettonie, Bulgarie et Lituanie la proportion d’enseignants "jeunes" est inférieure à 30 % et même 10 % en Italie. En France, Finlande, Pays-Bas et Slovénie, la proportion des enseignants de plus de 40 ans est forte au niveau lycée (75 %) alors qu'aux niveaux élémentaire et collège, 40 % des enseignants ont moins de 40 ans.

En ce qui concerne les évolutions de carrière, plusieurs pays (Angleterre, Italie, Luxembourg) présentent une progression relativement linéaire des salaires. En Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas ou en Pologne, on observe une quasi stagnation une fois le palier de 15 ans d’ancienneté atteint. En Espagne, Finlande ou France, le système "se caractérise au contraire par une faible progression de salaire statutaire en début de carrière enseignante, puis d’une augmentation très nette en fin de carrière".

En moyenne, "plus de 40 % d’enseignants déclarent ne jamais participer aux activités de collaboration professionnelle consistant à observer le travail d’autres enseignants en classe ou à faire cours à plusieurs. Ce pourcentage est particulièrement fort en Espagne et en France."

"Les enseignants déclarent majoritairement que leur métier leur donne satisfaction", mais seuls 31 % "disent avoir le sentiment que la profession d’enseignant est valorisée dans la société".

 Le document ministériel rappelle que l'Union européenne a fixé des objectifs à atteindre d'ici 2020 : moins de 10 % de sorties sans diplôme, 40 % des 30-34 ans diplômés de l’enseignement supérieur, 95 % des enfants de 4 ans scolarisés, moins de 15 % des 15 ans ayant un niveau faible au PISA, 15 % des adultes participant à des activités d’éducation et de formation tout au long de la vie, 20 % des diplômés de l’enseignement supérieur et 6 % des diplômés de l’enseignement professionnels ayant effectué à l’étranger une période de formation. 17 pays ont atteint les objectifs relatifs au décrochage et à la part de diplômés de l’enseignement supérieur, mais seuls 7 pays (dont le Danemark, la Finlande ou la France) ont atteint ou dépassé 4 objectifs et aucun n’a atteint tous les objectifs.

Le document ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →