Le CLIC2018 à Paris Descartes : “changer de posture pour apprendre”
Paru dans Scolaire le mardi 03 juillet 2018.
Ils étaient près de 600 enseignants à s’être donné rendez-vous es vendredi 29, samedi 30 et dimanche 1er juillet. Ils enseignent en école primaire, dans les collèges, dans les lycées mais également à l’université et dans toutes les disciplines; ils sont également chercheurs , inspecteurs, personnels de direction. Durant trois journées, venus de tous les territoires de la France métropolitaine mais également ultra marins et de l’étranger (Belgique, Espagne, Italie,Suisse, Maroc, Tunisie, Québec, ...), ils étaient en congrès à l’Universite Paris Descartes afin de partager leurs pratiques pédagogiques, leurs retours d’expérience de terrain et de la recherche et se former entre pairs.
Le CLIC2018, le congrès des classes inversées et des pratiques pédagogiques était organisé par l’association Inversons la classe ! dans le prolongement des éditions 2015 et 2016. Comme celles-ci, il aura connu un très grand succès en rassemblant aussi bien des curieux , des pratiquants des classes inversées mais également des pratiquants et des formateurs des pédagogies actives et collaboratives (Freinet, Pédagogie Institutionnelles, Éducation Nouvelle, OCCE, CRAP…). Une centaine de communications étaient proposées sous des modalités diverses (tables rondes réflexives , ateliers de mises en pratiques, retours d’expériences …) afin de découvrir ou de mieux connaître ce principe pédagogique avec l’intégration des outils numériques, qui permet une réelle mise en activité des élèves et s’avère selon la présidente Héloïse Dufour, docteure en neurosciences, propice à une meilleure réussite de tous les élèves. L’association ILC estimait en 2017 avoir sensibilisé voire formé près de 12 000 enseignants et compte que plus de 1 million d’élèves ont expérimenté la méthode avec un de leurs enseignants.
Ouvrir le champ des possibles
Pour Franck Ramus, “à défaut d’évaluer la classe inversée en tant que telle, on peut dire que la classe inversée libère du temps de classe qui n’est plus consacré à l’apprentissage du cours, à l’exposition passive au contenu, mais qui peut être consacré à autre chose : le champ des possibilités s’ouvre et sans doute l’efficacité de la classe inversée dépend de ce qu’on va mettre dans ce temps de place libéré : pédagogie active, effets de tests en quizzant les élèves régulièrement, apprentissage collaboratif…”
Jean Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire, s’est félicité d’être venu à la rencontre de cette association qui "a favorisé la formation d’un véritable réseau d’enseignants organisés en communauté qui échangent sur leurs pratiques”. La DGESCO a soutenu l'association les années précédentes, “nous continuerons à vous soutenir”, a-t-il conclu.
S’adressant aux participants Cédric Villani leur a lancé : “La balle est dans votre camp. Il va falloir expérimenter et résister à tout ce que le système avec un grand S mettra en travers de votre route pour vous empêcher d’expérimenter.” Marcel Lebrun (sciences de l'éducation, Louvain-la neuve) ajoute que sa façon de réfléchir, de considérer ce que c’est qu'apprendre, il les a apprises quelque part entre 6 et 10 ans, à l'école primaire "dans une classe mutuelle".
Cette manifestation avait le soutien du ministère de l’Education nationale, de la Conférence des présidents d'université et du réseau des ESPE. Elle a aussi été l'occasion d'une assemblée générale pour l’association qui compte quelque 400 membres ; un nouveau conseil d’administration a été élu, il en prendra les rênes en octobre prochain.
Claude Tran (notre collaborateur est membre du bureau de l'association)