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EMC et éducation à la citoyenneté : une nécessité et une difficulté (dossier de veille de l'IFE)

Paru dans Scolaire le mardi 10 juillet 2018.

L'éducation à la citoyenneté constitue une "quasi-discipline" et apparaît comme un "objet scolaire difficilement identifiable", estime Claire Ravez dans le dernier "dossier de veille" de l'IFE. L'auteure note néanmoins que l’enquête ICCS 2016 (International Children's Continence Society) effectuée dans 24 pays sur trois continents, constate "une hausse générale du niveau des connaissances civiques malgré des écarts de performances à ces tests (...). Les valeurs démocratiques (élections libres, égalité des droits) sont majoritairement intériorisées." Autre résultat, "les jeunes qui possèdent de plus grandes connaissances dans le domaine politique ont plus de chances de participer [une fois adultes] à des activités politiques conventionnelles", du type engagement dans un parti politique, dans un syndicat...

L'éducation à la citoyenneté peut être " théorique" et s'inscrire dans le cadre d’enseignements disciplinaires, elle peut être "morale" et être liée à des projets collectifs mis en œuvre au niveau de l’établissement, ou être comprise comme une "éducation au politique" rendue possible "par une responsabilisation progressive de l’élève" dans le cadre de la vie lycéenne. En France, le parcours citoyen a vocation à faire "comprendre [à l’élève] le sens de la notion de citoyenneté et lui donner l’envie de l’exercer pleinement", de "devenir un citoyen libre, responsable et engagé, habitant d’une planète commune". Les programmes d’EMC de 2015 énumèrent "deux registres de citoyenneté : l’un qui vise à cultiver le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens, l’autre qui développe la volonté de participer à la vie démocratique". Ils ont "repris ou consacré des pratiques pédagogiques puisées à différentes traditions centrées sur la prise en compte de l’élève comme sujet épistémique et acteur social et sont pensées pour contribuer à un climat de classe ouvert et favorable à la discussion". 

Mais cela ne fait-il pas difficulté si les élèves ont un sentiment d’injustice et perçoivent dans leur établissement des formes de stigmatisation et de discrimination ? "L’évocation d’un sentiment d’humiliation, contraire à la construction du sentiment de dignité, dans le domaine du travail scolaire, par le biais de la notation ou de l’inégale application par les adultes de certaines normes sociales et scolaires comme la ponctualité, est ancienne (...) Il est difficile pour les élèves délégués d’aller à l’encontre d’un ordre social hiérarchique préexistant, où les adultes font peu confiance à des adolescents dont le degré de légitimité ou de maturité est questionné, de trouver des domaines où ils soient réellement en mesure de négocier, voire d’entrer en conflit avec des adultes et de l’assumer : la vie lycéenne est en grande partie dépolitisée."

Dossier de veille de l'IFE-ENS juin 2018, Claire Ravez, "Regards sur la citoyenneté à l'école" ici

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