Public/Privé : où sont passés les privilégiés?
Paru dans Scolaire le lundi 29 décembre 2008.
Dans une interview donnée à Télérama, le sociologue Eric Maurin
"Du côté du public, les cadres - par exemple des professeurs du secondaire ou du supérieur - peuvent avoir le sentiment d'une double punition. Ils ont choisi le public pour se mettre à l'abri du chômage de masse, mais au prix d'études difficiles et longues et de rémunérations modestes. Et voilà que surgit une seconde punition : se voir imposer les logiques du privé - disqualification des statuts, tension productiviste, suppressions de postes... - tout en gardant une image de privilégiés.
Dans le privé, si l'on exclut les riches, de plus en plus riches mais de moins en moins nombreux, l'exposition à la précarité est croissante. C'est au tour des diplômés de vivre dans une incertitude forte. D'où le sentiment de n'avoir pas mérité cette incertitude et le fait d'en arriver à considérer les salariés du public comme des privilégiés."