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La transformation numérique au service de l’orientation (Colloque international organisé par l’Onisep)

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 10 juin 2018.
Mots clés : Onisep

"Comment concilier numérique et présence physique, matériel et immatériel ?", s’est interrogé Michel Quéré, le directeur de l’Onisep, en introduisant le colloque international "orientation et transformation numérique" qui s’est tenu le 8 juin au lycée Louis-le-Grand à Paris. Constatant l’accroissement de la dématérialisation et prévoyant l’arrivée de l’intelligence artificielle, les participants au colloque ont témoigné et échangé sur les différentes pratiques en usage dans leurs pays respectifs.

 Gaston Leclerc, président de l’Association québécoise d’information scolaire et professionnelle et spécialiste de "l’approche orientante", s’est d’abord voulu rassurant : "Quand l’internet est arrivé, on nous avait dit que le papier allait disparaître, c’est loin d’être le cas ! Le numérique est là et comme on ne pourra pas l’empêcher, il faut travailler avec".

S’il constate qu’"aujourd’hui, avec le numérique, l’information est partout", il souligne : "le problème c’est qu’elle n’est pas organisée, pas structurée. Aussi, notre rôle de conseiller est d’accompagner les jeunes et de leur apprendre à faire des choix". Affirmant que l’orientation est "une affaire de spécialistes", il souligne néanmoins l’intérêt d’une collaboration entre les conseillers et les enseignants au niveau de l’établissement.

Partout des plateformes numériques nationales

"Cette avalanche d’informations fait peur aux parents", souligne Victoria Johnson, directrice générale nationale de "l’Education Services Australia", une organisation ministérielle à but non lucratif relevant de l’autorité de l’Etat fédéral. "L’Australie est un très grand pays avec de grandes disparités régionales", ajoute-t-elle. "Il y a des problèmes de sous-emploi des jeunes dans certaines régions. Les jeunes devront changer de métier plusieurs fois dans leur vie professionnelle et on ne connaît pas encore les métiers de demain". Pour "former les jeunes au changement", l’Australie a mis en place une plateforme numérique "My future", le service national d’information sur les carrières, qui est utilisé chaque année par "plus de 2,4 millions d’élèves du secondaire, du supérieur, leurs éducateurs et leurs parents".

En Allemagne aussi, les autorités fédérales ont ressenti le besoin d’une information nationale. Michael Adam, le responsable du projet "Le nouveau portail de services numériques de BA (Bundesagentür für Arbeit / Agence fédérale pour l’emploi)" explique qu’il était "nécessaire de créer un portail optimisé pour Google s’adressant aux jeunes dans leur propre langue". Dans ce nouveau projet, les services en ligne de la BA, auparavant distribués dans différents domaines et plateformes, seront "réinventés en fonction de l’usager et mis en place selon une approche centralisée de bout en bout".

Pour la France, Éric Mortelette, chef du service académique d’information et d’orientation de l’académie de Bordeaux et délégué régional de l’Onisep en Nouvelle Aquitaine, a précisé que la plateforme numérique nationale "Mon Orientation En Ligne" qui répond par mail, par tchat et téléphone aux questions des usagers, a traité près de 200 000 demandes en 2017. Catherine Mongenet, professeure des universités et directrice du GIP FUN-MOOC, a présenté un site dédié à l’orientation des lycéens avant leur entrée dans l’enseignement supérieur (www.mooc-orientation.fr) et Laurent Lascrou, de l’Agence Erasmus+, les nouveaux développements du portefeuille de compétences Europass.

La technologie est un objet

Si de nombreux pays utilisent les outils numériques pour aider les jeunes à s’orienter, "la technologie n’est qu’un objet", insiste Tom Staunton, chercheur à l’université de Derby au Royaume-Uni, "un objet dont les éducateurs doivent se saisir, faute de quoi, ils seront dépassés". En conclusion de ce colloque international, Francis Danvers, professeur émérite des universités en sciences de l’éducation, a retracé les grandes lignes de l’évolution de l’orientation et du lien constant entre technologies et orientation, tout en rappelant, avec ironie, que "l’orientation, c’est partir vers l’Inde et découvrir l’Amérique !".

Les actes du colloque seront disponibles sur onisep.fr

 

Colette Pâris

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