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Education alimentaire : collectivités et Education nationale devraient davantage collaborer (rapport)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 29 mai 2018.

"L’éducation alimentaire de la jeunesse nécessite une politique (scolaire et périscolaire) sur la durée afin d’assurer une continuité et une progressivité de la maternelle au secondaire" estiment les inspecteurs généraux des affaires sociales et de l'administration de l'Education nationale ainsi que la représentante du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux qui ont reçu en décembre 2016 une lettre de mission sur "l’amélioration de l’information nutritionnelle en restauration collective". Et les auteurs mettent l'accent sur les outils de l'école "qui peuvent non seulement apporter une éducation de l’alimentation", mais également "favoriser la mise en réseau entre équipe éducative et parents, établissements et collectivités responsables du service de restauration."

La loi de 2013, dite "de refondation", prévoit en effet la mise en oeuvre de "parcours éducatifs de santé" et une "intégration de l’éducation à l’alimentation" dans les programmes des différents cycles". Mais pour "établir un diagnostic partagé sur les besoins et attentes en matière de santé des élèves", l'interministérialité serait nécessaire. Or "sur 21 conventions signées régionalement, une seule fait apparaître la direction régionale de l’alimentation et de l’agriculture à côté du rectorat et de l’Agence régionale de santé" tandis qu'au niveau national, les auteurs du rapport estiment, avec un sens certain de la litote que, "l’assiduité du ministère de l’Education nationale aux groupes de travail pilotés par d’autres ministères ne lui apparaît pas toujours comme une priorité".

L'Education nationale a perdu la responsabilité de la restauration scolaire

C'est que, "pour l’Education nationale, la restauration scolaire, dont elle a perdu la responsabilité, relève plutôt de l’action sociale, de la famille ou des collectivités locales (...) Lorsque la construction de cantines devient obligatoire en 1936 dans les écoles primaires neuves, c’est pour lutter contre la dénutrition des enfants et c’est encore ce rôle qu’elles jouent dans certains départements où le repas de midi est parfois le seul vrai repas que les enfants prendront. La généralisation des cantines et restaurants scolaires n’a pas supprimé la césure entre le domaine public de l’instruction, voire de l’éducation, que l’école assume pleinement, et celui, privé, de l’alimentation, qui lui paraît relever de la responsabilité des familles, auxquelles elle sert de relais ou de substitut sans désir d’entrer dans les aspects culturels, et encore moins cultuels, de la nutrition (...) La qualité nutritionnelle (...) relève désormais des collectivités, faisant ainsi porter à ces dernières, pour celles dont le budget est limité, l’arbitrage entre qualité des repas et accès aux plus démunis."

Cette éducation se heurte par ailleurs à plusieurs obstacles. "Les consommateurs perdent confiance dans l’offre alimentaire", ils s'inquiètent de "la présence de polluants, pesticides, produits chimiques, métaux lourds, résidus, perturbateurs endocriniens", s'interrogent sur "l’origine, la composition et les caractéristiques des produits transformés industriels (...) et des conditions de vie et d’abattage des animaux (...) Ils peuvent être désorientés par la profusion d’informations et de recommandations nutritionnelles."

Pourtant les collectivités locales restent "très attachées au service de restauration et notamment de restauration scolaire" malgré son coût : "Pour un repas en collège dont les tarifs oscillent entre 2,62 et 4,83 €, le prix de revient est de 8 €, dont 1,8 € en coût matière."

L’association des maires de France observe d'ailleurs "depuis une quinzaine d’années une prise de conscience de l’importance de l’alimentation et de son environnement dans l’éducation des élèves et, en corollaire, un moindre attachement à la taille des portions. Certains départements, comme les Yvelines, se sont dotés d’un plan alimentaire départemental, d’autres procèdent à des audits de ce qui est servi aux élèves, pour constater parfois que la valeur calorique des rations excède les valeurs optimales (jusqu’à 3 700 calories pour un élève pour les 2 200 qu’il devrait atteindre par jour)."

Le lien entre temps scolaire et temps périscolaire est particulièrement important

Autres difficultés, la fréquentation "qui va diminuant au fil de l’année scolaire" du fait du calendrier scolaire, mais aussi du système de facturation, de plus en plus "à la prise (ticket ou carte rechargeable)" et la difficulté d' "accorder aux collégiens et lycéens une pause d’au moins 45 minutes sur l’heure et demie théoriquement prévue".

La mission note que des outils existent : "L’élaboration du projet d’école ou d’établissement (...) a pour objet de fédérer la communauté scolaire autour de quelques axes jugés prioritaires", parmi lesquels pourrait figurer la question de l’alimentation et du parcours éducatif de santé. Le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté "possède une certaine latitude pour proposer un projet éducatif intégré au projet d’établissement". Les "espaces parents" sont "propices aux échanges entre les personnels et les parents." Le rapport souligne également que "le lien entre temps scolaire et temps périscolaire est particulièrement important dans le primaire et encore plus en maternelle en matière d’éducation à l’alimentation". Elle propose aussi "l’ouverture des cuisines pour l’organisation d’ateliers destinés aux jeunes ainsi qu’aux adultes". Car il s'agit d' "ouvrir l’école" pour "faciliter l’éducation à l’alimentation pour tous", ce qui suppose de "former et favoriser l’implication des cuisiniers, préparateurs, enseignants et professionnels de santé pour qu’ils contribuent mieux à l’éducation à l’alimentation".

Le rapport ici, voir aussi ToutEduc ici

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