Enseignement professionnel : les analyses du SNALC et du SGEN-CFDT
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 30 mai 2018.
Pour le SNALC, la réforme des lycées professionnels est "d'une grande violence". Le syndicat FGAF des lycées et collèges dénonce une nouvelle "réduction des heures" d'enseignement "moins de 10 ans après la mise en place du catastrophique Bac Pro 3 ans". Il calcule que l'horaire enseignant sur les trois années du bac pro "subit une diminution comprise entre 168h et 380h, alors que le ministère avait indiqué au SNALC qu'il ne prévoyait pas de réductions budgétaires. Le syndicat dénonce également "la création de secondes organisées par familles de métiers", ainsi que l'introduction "très peu encadrée de l'apprentissage dans tous les lycées pro", avec "des apprentis qui arrivent et repartent en cours d'année", ce qui sera "ingérables sur le plan pédagogique" et sans "aucune compensation pour les personnels". Il considère les annonces "sur les campus, les réseaux, le co-enseignement et les chefs-d'œuvres" ne sont que "de la com' ".
Le SGEN-CFDT estime pour sa part que les mesures annoncées "manquent d’ambition", la voie professionnelle devant, comme aujourd'hui, "accueillir une pluralité de publics tout en conservant des objectifs divergents". L'organisation syndicale dénonce surtout l'absence "d’un travail interministériel plus conséquent" avec le ministère du Travail puisque "la création d’une UFA (unité de formation d’apprentis) dans chaque lycée [est] la seule mesure concernant l’apprentissage". Le SGEN estime que "ce cloisonnement [entre les deux systèmes d'enseignement] risque d’avoir des effets négatifs sur la qualité du service public ". En ce qui concerne "l’adaptation du parcours des élèves de terminale bac pro en fonction de leur projet d’orientation (insertion ou poursuite d’études) le ministre a fait un choix a minima (...) L’accompagnement [de ceux qui optent pour une insertion professionnelle immédiate après le bac] risque de se limiter aux techniques de recherche d’emploi."