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Enseignement professionnel : les réactions du SNETAA-FO, du SNUEP-FSU, de SUD, du SE-UNSA, des Régions

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 28 mai 2018.

"Le ministre de l'Education nationale a appelé le secrétaire général du SNETAA ce lundi très tôt en matinée", indique dans un communiqué le syndicat FO de l'enseignement professionnel. Il estime qu'il "est parvenu à se faire entendre" sur le CAP en 1, 2 ou 3 ans qui "permet à chaque élève de mettre à profit ses talents à son rythme" et sur la place des CPC [commissions professionnelles consultatives] qui "semble réintroduite dans la discussion". Mais le SNETAA n'est pas satisfait pour autant. Les enseignants pourront-ils jouer leur rôle d'experts dans les CPC ? Quant à la "co-intervention" d'enseignants des disciplines générales et professionnelles, elle risque de n'être "qu’un gadget". L'organisation syndicale estime que "la réalisation d’une production fait partie de [la] pédagogie" mise en oeuvre par les professeurs de lycée professionnel, mais la dénomination "chef d’œuvre", liée aux Compagnons, est "déconnectée du milieu scolaire". Certes, l'apprentissage "n’est plus mis en avant comme une formation à privilégier" comme dans le rapport Calvez-Marcon, mais la question "est encore un point d’achoppement d’importance". En ce qui concerne la réduction du nombre d'heures d'enseignement des élèves, elle doit s'accompagner d'une diminution des effectifs d’élèves par classe et ne doit pas se transformer "en suppression de postes de PLP". "Ce serait un casus belli", annonce le syndicat qui ne refuse pas la constitution de "familles de métiers" pour la classe de seconde, à la condition de maintenir "une forte professionnalisation dès l’entrée au lycée". "Rien n’est gagné" mais le dossier de presse publié ce jour constitue "une base de négociation".

La réaction de son homologue FSU est nettement plus négative. "Les mesures annoncées représentent de graves dangers pour l'avenir scolaire et professionnel des jeunes", d'autant que la "prétendue revalorisation de voie professionnelle scolaire se fera avec moins de moyens", quelque 6 000 postes d'enseignants "seront supprimés" tandis que les élèves perdront 120 heures d'enseignement par an. Le SNUEP dénonce "une baisse patente des horaires" des enseignements généraux tandis que l'instauration de secondes à "famille de métiers" impliquera "une déprofessionnalisation des formations". Les campus "ne sont qu'une vitrine" puisque, sur les 78 [existant actuellement], seuls 4 "sont réellement incarnés". Les CAP à durée variable posent le problème du "mixage du temps d'enseignement" puisque seront dans les mêmes classes des élèves très différents... Mais surtout, le SNUEP accuse le ministre de "vendre" sa réforme aux PLP en faisant miroiter la possibilité "d’être affecté·es en BTS" alors que très peu d'entre eux seront concernés".

SUD-Education dénonce pour sa part une "opération de communication" qui masque "une nouvelle régression", qu'il s'agisse du développement de l’apprentissage, de la mixité des parcours et des publics, de la baisse des horaires disciplinaires, des regroupements de spécialités ou de la suppression de la taxe d’apprentissage qui "participait largement" au financement des LP, "comblant les insuffisance de l’Etat et des régions".

Le SE-UNSA est plus positif : les projets présentés par le ministre "peuvent contribuer à rendre la voie professionnelle plus attractive", "permettre de mieux répondre aux besoins d’élèves aux profils et projets très divers" avec "des groupes à effectifs réduits ou de la co-intervention", mais "à condition qu’ils ne soient pas l’occasion de nouvelles économies". Il n'est pas impossible, estime le SE, qu'apprentissage et voie scolaire se complètent "sans se concurrencer" même si "on connait les limites [de l'apprentissage] en pré-bac". Mais l'organisation syndicale s'inquiète : "d’autres axes de travail sont encore flous, que ce soit l’avenir des 78 campus des métiers existants, la mise en œuvre des futures 'familles de métiers' ou la durée modulaire du CAP". Or "les attentes des enseignants de LP sont très fortes" comme en témoigne un sondage à paraître mercredi 31 mai.

Pour les Régions de France, les mesures annoncées "vont dans le bon sens", qu'il s'agisse de la "progressivité des choix (familles de métiers puis spécialité) ; pluralité des formes : scolaire et apprentissage ; (...) ouverture plus grande au monde économique (...) ; accord pour ouvrir la réflexion sur le devenir/l'évolution des Campus des métiers en partenariat avec les Régions". Mais elles soulignent "le risque de cloisonnement des formations professionnelles initiales", puisque l’apprentissage sera livré "à la loi de l’offre" par le projet de loi actuellement en débat tandis que le pilotage de la voie professionnelle est confié au ministère de l’Education nationale et aux Régions.

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