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ParcourSup : tristesse et colères chez les lycéens (interfédérale de l'éducation)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 24 mai 2018.

"Il y a de la tristesse, du découragement et même de la colère chez les lycéens" affirme Julie Le Mazier de Sud-Éducation, évoquant les quelque 435 000 d'entre eux qui étaient sans réponse au soir du 22 mai sur les 800 000 qui se sont inscrits sur la plateforme ParcourSup. Le lendemain 23 mai, une interfédérale de l'éducation a tiré les enseignements de la première phase de la procédure d'orientation.

Pour ceux qui n'ont pas de réponse, "c'est très démobilisateur à 4 semaines du bac", ajoute Julie Le Mazier qui souligne que "les élèves sont seuls, sans accompagnement", ils voient leur rang de classement, qui peut être très éloignés, ils peuvent n'avoir qu'une seule proposition, "parfois une inscription au CNED"…

Le lycée d'origine

Edith Bouratchik de la FNEC-FO dénonce le "tri social" et "la concurrence entre élèves", organisés "pour vider les universités des étudiants"; même tonalité pour la représentante d’ Éduc’action CGT pour qui "Blanquer a fait en sorte que le bac ne soit plus la seule condition d’entrée en fac". Pour le représentant de FO Sup, la prise en compte du lycée d’origine semble "exploser" et de ce fait rend ParcourSup "pas plus compréhensible que le tirage au sort".

Diverses situations sont alors évoquées par les syndicalistes ; elles émanent surtout d'Ile-de-France. "Sur l’académie de Versailles, de 60 à 80% des élèves sont en attente". A Créteil, au lycée Gutenberg, sur 23 élèves de terminale S, "seuls 6 ont une proposition". Frédérique Rolet (SNES) estime que "c’est surtout l’éducation prioritaire qui est défavorisée". A Paris, parmi les bacheliers techno, 70% seraient sans réponse, un pourcentage qui atteint les 78% pour la filière ES en Seine-Saint-Denis, 79% pour les L dans le Val-d'Oise, 80% pour les bac Techno dans l’Eure, dans les filières pro du Val-de-Marne… La comparaison de deux lycées de Clermont-Ferrand vient corroborer l’idée que tout ne dépend pas des notes mais aussi de l’établissement d’origine.

Florent Tétard (IUT de Saint-Denis) calcule qu'il faudra de une à 10 semaines pour que les bacheliers généraux aient des réponses à leurs voeux, une à six semaines pour un bachelier de la voie technologique, "quant aux bac pro, on ne sera pas fixé avant l’automne". Par ailleurs, il conteste, en se fondant sur les résultats au baccalauréat de l'an dernier de 130 000 candidats que les notes obtenues sur deux ans et les notes obtenues à l'examen soient corrélées.

"Qu'on ouvre des CIO"

Pour l'heure, Louis Boyard (UNL) parle de la tristesse et de la colère de jeunes pour qui les études vont déterminer "les 60 prochaines années de vie" : "c’est dramatique". Mais "la mobilisation lycéenne se poursuit. Nous demandons qu’on nous écoute, qu’il y ait une vraie orientation, qu’on ouvre des CIO alors qu’on les ferme !". Pour sa part, Hervé Cristofol (Snesup) estime que "les jeunes se sentent coupables de ne pas avoir suffisamment d’attendus pour entrer en fac". Parmi ceux qui ont eu plusieurs réponses positives, et bien que leurs enseignants leur demandent de "prendre le temps de réfléchir", 63 000 auraient répondu dans la nuit "afin de libérer des places" pour leurs camarades.

Les syndicats enseignants en profitent pour rappeler leur revendication : un milliard d'euros pour augmenter les capacités d'accueil de façon que toute demande reçoive une réponse positive.

 

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