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Parcoursup : fiasco, rupture grave d'égalité d'accès à l'enseignement supérieur, ratage tragique, supercherie, peut mieux faire... les résultats de la première phase d'admission suscitent des critiques

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 23 mai 2018.

La ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a présenté en conseil des ministres, ce mercredi 23 mai 2018, un premier bilan de la mise en œuvre de "Parcoursup", alors que s'est ouverte, la veille, le commencement de la phase d'admission des candidats qui se poursuivra jusqu'au 21 septembre. Sur les 812 000 candidats inscrits, 434 727 ont reçu des propositions, dont 63 000 "ont d'ores et déjà été acceptées". 346 129 candidats sont "pour l'heure en attente de recevoir une proposition à l'un de leurs vœux", a-t-elle encore précisé. Si Frédérique Vidal assure que "cela correspond aux prévisions faites par les équipes", que ces candidats "verront leur situation évoluer rapidement au cours des prochaines semaines" et que le 18 juin, date du début des épreuves écrites du baccalauréat, "plus des 2/3 des candidats auront eu au moins une proposition", cette première phase suscite déjà des critiques, notamment parce que beaucoup de candidats n'ont aucune réponse positive lors de ce premier tour d'affectation. Dans un tweet diffusé la veille, le secrétaire national du SNESUP, Pierre Chantelot, indiquait qu'à l'issue de la procédure normale APB 2017, 63 % des Bac généraux, 51 % des Bac technologiques et 44 % des Bac professionnels avaient obtenu leur 1er vœu, Parcoursup faisant donc "pire" en laissant ces jeunes sans aucune réponse positive.

Pour la FSU, c'est un "fiasco". Pour la fédération, ces premiers chiffres "sont vertigineux" puisque ces près de 400 000 lycéens, soit "en attente" soit "refusés" sur l'ensemble de leurs vœux, représentent près de 50 % des inscrits. La fédération dénonce une méthode "inacceptable", qui, outre "institutionnalise[r] une forme de tri social des bacheliers pour leur inscription en premier cycle universitaire", donne "un premier signal décourageant à quelques jours du baccalauréat". La fédération "exige" que les deux ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur "ouvrent sans tarder des négociations pour construire une autre politique pour l’enseignement supérieur et un système d’affectation national, transparent, juste et respectueux des aspirations des lycéennes et des lycéens".

ParcourSupercherie pour la FCPE

La FCPE dénonce de son côté un "ParcourSupercherie" en pointant du doigt certaines aberrations : pour certains, "un classement dans les files d'attente supérieur au nombre total de places disponibles annoncées par le site" ou encore un classement dans une file d'attente dans des filières d'universités de proximité alors qu'elles sont "réputée[s] facile[s] d'accès". Pour la fédération de parents d'élèves, "il ne s'agit pas uniquement de ranger des numéros dans des cases, mais de s'assurer que les jeunes pourront accéder à une filière qui correspond à la réalité de leur projet d’étude et accessible d'un point de vue géographique et financier".

Le SNPDEN-UNSA est moins négatif. Pas question pour l'instant de parler d' "échec", même si le syndicat des personnels de direction estime néanmoins "difficile de se satisfaire du niveau initial de réponses positives, parfois inférieur ou très inférieur à 50 % dans certaines zones géographiques et souvent générateur d'inquiétudes chez les élèves". Ce dernier invite à observer les "bilans finaux" et les taux de satisfaction" qui permettront seulement de "se prononcer valablement sur la fiabilité d'ensemble du dispositif retenu". Il invite également à mettre en œuvre une évaluation de ce dernier, dès la fin de cette campagne, afin de "proposer les améliorations nécessaires".

La ministre se veut rassurante

Frédérique Vidal explique de son coté que près de 29 000 candidats ont pu ne recevoir que des réponses négatives car ces derniers "avaient la possibilité, dans l'ensemble des filières, de ne formuler des vœux que dans des filières sélectives".

Ces candidats peuvent, dit-elle, "être accompagnés dès maintenant par une commission d'accès à l’enseignement supérieur constituée dans chaque académie et, pour l'Île-de-France, à l'échelle de la région académique". Présidée par le recteur, "cette commission a pour responsabilité d'identifier une proposition pour chacun des candidats au plus près de leurs vœux". Elle sera aussi en charge, dès les résultats du baccalauréat, le 6 juillet, d'accompagner tous ceux "qui n'auraient pas encore eu de proposition".

Camille Pons

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