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Editeurs scolaires et politique éditoriale de l'Education nationale : les recommandations des inspections générale

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mercredi 18 avril 2018.

"Un partenariat redéfini avec les éditeurs privés", c'est l'une des préconisations d'un rapport des deux inspections générales de l'Education nationale, que vient de publier le ministère. Pour les rapporteurs, ce partenariat suppose "une meilleure information [des éditeurs] sur les projets ministériels, en particulier en matière de programmes d’enseignement et de développements numériques", mais aussi "la réaffirmation du rôle des éditeurs privés dans la production du livre scolaire", un livre scolaire par ailleurs en peine redéfinition car il a "tendance à se transformer en un service qui permet aux enseignants de construire leur propre parcours pédagogique". Quant aux maisons d'édition, elles évoluent pour devenir des "entreprises de services du numérique pédagogique mettant à disposition de la communauté pédagogique des plateformes technologiques ouvertes à des ressources extérieures", ce qui "n’est pas sans incidence sur l’économie du secteur" marquée par l'arrivée de nouveaux entrants, de nouveaux outils de production, l'abonnement à des services plutôt que l'acquisition d’ouvrages, la déstructuration du réseau de distribution classique...

Pour y aider, les éditeurs pourraient bénéficier dune politique renégociée des droits d’auteurs sur les ressources, notamment iconographiques. La mission propose aussi de travailler à l’interopérabilité des plateformes impliquant la définition de nouvelles normes et elle propose l’élargissement de la définition du livre scolaire dans le Code de l’éducation. La mission, "en contrepartie", estime nécessaire qu’à l’avenir soit "élabor[ée] en direction des éditeurs scolaires un cahier des charges manifestant clairement que le ministère a l’initiative des contenus et des services et, en dernier ressort, l’expertise des choix pédagogiques".

Une politique éditoriale non maîtrisée

En ce qui concerne les productions du ministère lui-même, administration centrale et services déconcentrés, et de ses opérateurs, les inspecteurs généraux constatent qu'elles "constituent une pratique éditoriale qui peut être assimilée à une politique éditoriale de fait, mais n’en constitue pas pour autant une politique voulue, maîtrisée, explicitée et conduite". Ils émettent donc plusieurs recommandations dont celle de désigner un pilote-coordonnateur, "le secrétaire général du ministère étant le mieux placé pour agir, détenant déjà sous son autorité la coordination des tutelles". Ils prennent l'exemple de Canopé. L’absence d’une discussion stratégique, note la mission, aboutit à ce que le "principal opérateur en matière de production éditoriale continue de recevoir des commandes irrégulières et souvent sans lien avec son propre calendrier de production", les relations budgétaires se faisant sur la base de la confirmation de l’année précédente, "un peu comme avant la LOLF", se plaignent les inspecteurs généraux.

La nécessité d’une nouvelle gouvernance est donc posée, afin d’assurer une "meilleure visibilité de la politique éditoriale du ministère".

"Organisation et évaluation de la politique éditoriale du ministère", rapport conjoint IGEN/ IGAENR remis à la ministre en décembre 2016 ici

Michel Delachair

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