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Le Lot trace le portrait robot de l'école rurale idéale (Etats généraux de l'école rurale)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mardi 17 avril 2018.

Le dossier constitué par les "Etats généraux de l'école rurale" réunis dans le Lot, est remis officiellement au ministre de l'Education nationale ce 17 avril. Il est signé par Aurélien Pradié (député, LR), Angèle Préville (sénatrice, PS), Jean-Claude Requier (sénateur, RDSE), Serge Rigal (président du département, PS), Jean-Marc Vayssouze-Faure (maire de Cahors), Philippe Canceil (maire de Labastide-du-Vert), Jean-Philippe Pageot (maire de Baladou et le collectif "La Petite École est une Chance 46". Ils se sont émus de voir le département perdre 17 postes d'enseignants à la rentrée 2018 alors que "le protocole d’accord pour un schéma triennal d’évolution de l’offre scolaire dans le département", conclu pour la période 2015-2017, avait limité à 13 les suppressions de postes. Ils ont réuni les élus, des parents d’élèves, des enseignants, des représentants syndicaux, les collectifs de défense de l’école dont les manifestations ont permis, estiment les signataires, de limiter à 12 le nombre des suppressions des postes alors que les effectifs diminuent à la prochaine rentrée de 357 élèves. La baisse devrait être du même ordre en 2019, ce qui "annonce une rentrée scolaire des plus difficiles".

Pour ne plus "subir les fermetures de classes ou d’écoles", "chaque semaine, durant plus d’un mois, plusieurs centaines de participants de tous horizons, de toutes sensibilités et de toutes compétences", se sont réunis pour "démontrer les atouts de l’école rurale", et "proposer des initiatives innovantes afin qu’un moratoire puisse sécuriser les postes d’enseignants".

Pour eux, l’École rurale "doit être considérée comme un élément essentiel de la cohésion sociale et de l’attractivité des territoires". La convention avec l’État "devra être prescrite pour 4 ans minimum". Le temps de transport des élèves vers l’école ne devrait pas dépasser 15 minutes tandis que "chaque regroupement scolaire devra faire l’objet d’une étude financière complète et détaillée (...)"

L'autonomie des écoles, la participation des élèves

Deux propositions sont d'ordre davantage pédagogique : "Aucun modèle d’organisation de classes ne doit être imposé aux acteurs locaux."

Il faudrait que toutes les écoles lotoises "mettent en place un Conseil municipal des Enfants" et que les municipalités s’engagent dans cette démarche citoyenne.

"S'appuyer sur les acteurs associatifs"

Il faut aussi "développer un programme départemental de prévention et d’actions éducatives à l’alimentation" et que 100% des menus scolaires soient validés par une diététicienne. Il faut aussi "installer un jardin éducatif dans chaque école lotoise" et plus généralement, "s’appuyer sur les acteurs départementaux, notamment associatifs, pour leur proposer des actions groupées dans les écoles lotoises".

Les états généraux militent également pour la "mise en place d’un programme scolaire / périscolaire d’éducation à l’environnement", mais ils veulent aussi "engager une réflexion sur une tarification concertée à l’échelle départementale pour l’accès aux équipements sportifs et culturels".

Mutualiser

Ils proposent d'ailleurs de "mettre en place une commande mutualisée" pour l'achat groupé "de petits équipements scolaires", mais aussi afin de disposer d’une offre tarifaire de transport plus attractive et uniforme pour les écoles du Lot".

Ils souhaitent "que 100 % des jeunes lotois à la sortie du CM2 maîtrisent le 'savoir-nager' [ce qui passe par la passation de marchés groupés pour les transports]", mais aussi que tous les enfants soient "sensibilisés aux questions de harcèlement scolaire", une question qui concerne aussi les parents.

"Rompre l'isolement"

Une plateforme numérique "École lotoise" permettrait "à chaque école de promouvoir ses initiatives, de diffuser ses informations, de partager ses actions", tandis qu'un "espace enseignants" leur permettrait "de rompre l’isolement" et de partager "des ressources pour l’enseignement, les activités périscolaires et extrascolaires". Pour développer l’apprentissage d’une langue étrangère, la création de 4 classes bilingues est envisagée "à titre expérimental".

Les états généraux se sont également intéressés aux "class’code" et à "l’apprentissage de la programmation informatique", qui suppose que soit réalisé "un état des lieux des équipements des écoles". Le numérique permettra le jumelage d’écoles lotoises avec des écoles étrangères, mais aussi "avec des écoles dites urbaines, sur le thème de l’environnement, l’agriculture".

Une école inclusive

Toutes les écoles devraient être "accessibles aux personnes à mobilité réduite, d’ici à la fin 2019." Les états généraux demandent "l'ouverture à titre expérimental, sur 4 ans, de deux classes destinées aux enfants dyslexiques, en associant un apprentissage musical éducatif spécifique", l'ouverture de "3 classes supplémentaires d’inclusion d’enfants en situation de handicap", mais aussi le renforcement des moyens des RASED et du CMPP "afin d’assurer un programme de dépistage des troubles de l’apprentissage", la mise en place "d’un programme départemental de sensibilisation au handicap par le sport", d’un "plan volontariste de formation" des personnels AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et d'un "programme spécifique de formation des enseignants", qui pourraient également bénéficier, comme les autres personnels, d'une formation aux premiers secours.

La petite enfance, les moins de 3 ans

Les acteurs locaux plaident encore pour la conception de "pôles d’accueil de la Petite enfance" situés à proximité de l’école, qu'il s'agisse de "crèches, maisons d’assistantes maternelles, garderies, ALSH", pour que soit envisagée la scolarisation des enfants de moins de 3 ans et que ces enfants soient pris en compte dans le calcul du nombre de postes d'enseignants.

Il faudrait d'ailleurs expérimenter des ratios d’évaluation de la démographie scolaire" qui soient adaptés à la ruralité tandis que les communes doivent développer les logements locatifs et une "approche globale de l’attractivité du territoire".

Ces propositions posent les principes qui devraient présider à la construction d’une nouvelle "Convention ruralité conclue entre l’État et les territoires", elles engagent "l’État autant que les collectivités" et elles doivent faire du Lot "un laboratoire de l’excellence de l’enseignement en ruralité"

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