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Réforme du lycée : les positions des syndicats enseignants

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 15 avril 2018.

Les trois projets d'arrêtés réorganisant les enseignements des voies générale et technologique sont soumis ces 12 et 13 avril au CSE (Conseil supérieur de l'enseignement). Ces textes ont été profondément remaniés par rapport à ceux qui avaient été présentés au début du mois (voir ToutEduc ici et ici), mais les modifications sont essentiellement de forme, et visent à corriger des défauts d'écriture. A également été présenté le "projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel" du moins sont titre 1, "vers une nouvelle société de compétences" dont plusieurs dispositions intéressent l'orientation, notamment l'Onisep et les CIO.

ToutEduc s'est procuré l'ensemble de ces textes et les déclarations ou amendements déposés par les organisations syndicales.

Dans une déclaration préalable, la FSU dénonce des réformes "menées à marche forcée qui ne laisse aucune place au dialogue". Le projet de loi "contient des attaques violentes contre le service public d’éducation et contre ses personnels, contre l'orientation et la formation professionnelle (...) [Il] ouvre la porte à l’abandon des missions de service public et aux principes qui avaient guidé la création de l’Onisep, à savoir gratuité, objectivité, validité, neutralité des informations transmises. (...) [Il] vise à réécrire le décret statutaire des PsyEN et leurs missions et à faire disparaître le service public d’orientation de l’EN et son réseau de CIO (...) S'agissant de l'apprentissage, la FSU estime les modifications envisagées dangereuses pour les jeunes et pour l'ensemble de la formation professionnelle initiale (scolaire et apprentissage) (...) Enfin concernant la certification professionnelle et le contrôle de la qualité de la formation, la FSU est très inquiète (...) Les diplômes doivent rester de la compétence des ministères concernés."

Le SGEN-CFDT qualifie d' "amère déception" le projet pour les lycées, il "ne construit pas le premier étage du continuum bac -3 / bac+3" non plus qu'un lycée modulaire. Le test de positionnement prévu en début de 2de ne constitue pas "une période d’accueil", mais une occasion de stress alors que les élèves ont été évalués en fin de 3ème. "Les enseignements d’exploration sont supprimés sans qu’on ait cherché à les faire évoluer" et sans qu'ils soient remplacés "par rien d’équivalent". "Les enseignants de seconde se retrouveront dans la même injonction paradoxale qu’aujourd’hui, d’avoir à assurer un enseignement qui doit être à la fois commun mais triant". De même que "les TPE sont supprimés pour être remplacés par un grand oral de plus en plus évanescent, sans horaire dédié ni obligation d’être travaillé sur un temps long". Au total, "la nouvelle organisation du lycée est bien structurée en fonction d’une vision traditionaliste du métier enseignant (...) et la pression de la note induite par le nouveau bac". De plus, "le démantèlement annoncé du réseau ONISEP met en péril l’existence de sa base de données IDEO pourtant reconnue pour sa qualité, et la fermeture annoncée des CIO prive les usagers d’un réseau de proximité pourtant précieux".

La FEP, son homologue pour l'enseignement privé, estime de même que le projet "n’est pas à la hauteur des annonces (...) Les projets présentés ce jour sont inquiétants pour l’emploi des enseignants. Les volumes horaires des classes de lycée sont globalement en large baisse et nous font craindre le pire pour nombre de nos collègues maîtres de l’enseignement privé sous contrat, en particulier les professeurs des disciplines technologiques."

Le SNES-FSU s'inquiète également des "pertes d'heures d'enseignement" pour les élèves et pour les enseignants, qui verront augmenter le nombre d'élèves à prendre en charge. Le syndicat FSU du 2nd degré chiffre "à plusieurs milliers" le nombre des emplois qui seraient supprimés. Il dénonce de plus "la vente à la découpe de l'orientation scolaire et de l'enseignement professionnel".

Le SPELC (enseignement privé) estime pour sa part que "les projets d’arrêtés réformant l’organisation des lycées (...) sont clairs et bien conçus" mais ils auront "des conséquences sur le service des maîtres des établissements privés sous contrat (...) Certes, en gros, on retrouve le même volume horaire que dans l’organisation précédente. Mais c’est seulement 'en gros' (...) Une autre source d’inquiétude légitime est liée aux heures laissées à la liberté de l’établissement (...) Nulle structure de dialogue n’existe dans la grande majorité des établissements [privés] et les enseignants ne pas associés aux choix (...) Nous demandons qu’une structure de concertation soit rendue obligatoire par la loi."

Le SE-UNSA estime avoir "réussi à faire entendre plusieurs de ses préoccupations pour obtenir des améliorations concrètes du projet initial", notamment pour que "le nouvel enseignement de seconde 'sciences numériques' devienne également 'technologique' avec un horaire d’1h30 contre 1 h prévue initialement" tandis que "la révision de la série STMG est reportée plutôt que traitée à la va-vite."

Pour le SNALC, qui "réaffirme son adhésion à l’esprit de la réinstitution et du renouveau de l’Ecole de la République que conduit Jean-Michel Blanquer", cette réforme est "porteuse de trop d'incertitudes" notamment en ce qui concerne ses effets sur les emplois. L'organisation syndicale se félicite toutefois d' "avancées obtenues en séance", "la création d’une spécialité langues et cultures de l’Antiquité, instamment demandée par le SNALC" et "le rétablissement des marges horaires, passant de sept à huit heures".

Le SNALC (FGAF) et le SNES (FSU) ont tous deux présenté des voeux demandant le retrait des textes relatifs aux classes de lycée. 

Le SGL, la FAGE, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et la FCPE ont déposé un voeu commun, "que le dernier mot en matière de choix des spécialités du cycle terminal revienne à l’élève", que, "dans la voie générale, l’organisation de l’offre des enseignements de spécialité permette effectivement des choix ouverts, ne reproduisant pas les séries" et "que les classes ne soient pas constituées en fonction du choix des spécialités pour lutter contre les hiérarchies entre les profils". Les quatre organisations ont déposé un amendement commun pour supprimer l'évaluation des compétences qui doit être organisée en début de classe de seconde.

Le SNPDEN (le syndicat des personnels de direction) a déposé plusieurs amendements, pour que l'épreuve orale du bac soit préparée "dans le cadre des enseignements de spécialité", pour que les stages de remise à niveau permettent d'éviter un redoublement, mais aussi "de changer de voies d’orientation", pour que l'enseignement scientifique prévu pour tous les élèves soit remplacé par un enseignement de "culture scientifique", puisque "un enseignements scientifique commun entre des élèves ayant des prérequis et des attentes aussi différentes risque d’avoir beaucoup de difficulté à fonctionner", pour que le volume horaire des "heures de vie de classe" soit "déterminé selon les besoins de la classe" et que l'éducation au choix de l’orientation soit de même organisée "selon les besoins des élèves", pour que puisse être mis en oeuvre en enseignement commun du latin et du grec, pour que l'enseignement de "géopolitique et sciences politiques" ne soit pas uniquement assuré par des professeurs d'histoire-géographie, pour que l'enseignement "humanités, littératures et philosophie" soit remplacé par "humanités" de façon à éviter de devoir "faire appel à des professeurs de diverses disciplines", pour que l'enseignement de "sciences économiques et sociales" soit remplacé par "économie et société".

Le SNES demande notamment que l'enseignement scientifique soit partagé "en 4 disciplines – mathématiques, numérique, sciences physiques et chimiques, sciences de la vie et de la Terre – à raison pour chacune de 1h hebdomadaire", l'élève en suivant deux au choix. Il demande également que "l'éducation au choix" soit remplacée par "l’aide à l’orientation" et que celle-ci n'implique pas "des personnes et organismes mandatés par le Conseil régional". Il demande que la marge horaire pour les classes de 1ère et terminale soit portée de 7 à 9h "pour mettre en place les enseignements et les groupes à effectif réduit". Le SNES demande aussi le report d'un an de la réforme.

Le SNALC demande "des programmes de mathématiques différenciés suivant le parcours des élèves". Comme le SNES, il demande que l'épreuve orale soit préparée "dans le cadre des enseignements de spécialité" et que l'enveloppe de marge horaire par classe soit portée de 7 à 9h.

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