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Faire évoluer l'orientation des jeunes pour qu'ils ne jouent plus leur vie en 3ème (CESE)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 11 avril 2018.

Le Conseil économique, social et environnemental vient d'adopter, ce 11 avril, par 126 voix pour, 26 abstentions et 10 voix contre un projet d'avis relatif à "l'orientation des jeunes", et non pas uniquement des élèves. Pour ses deux rapporteurs, Laure Delair et Albert Ritzenthaler, il s'agit de substituer la notion de parcours à celle de paliers ou de césure. Ils font plusieurs constats, l'orientation n'est pas "que l'affaire de l'école", mais de "toute une vie", alors que les jeunes les plus en difficulté subissent une forte pression pour choisir précocement la suite de leur scolarité, et sont pris de vertige, "ils ont le sentiment de jouer leur vie à la fin du collège", d'autant que les "passerelles" mises en place pour pallier les erreurs sont "inopérantes". Ce système d'orientation est d'ailleurs "le reflet d'un système inégalitaire", où prédominent les notes, d'autant que, "à notes égales", les élèves n'ont pas les mêmes choix en fonction de leur environnement social. S'y ajoute le poids des stéréotypes sexués et des difficultés géographiques.

L'avis comporte 29 préconisations. Il s'agit d'abord de retarder autant que possible l'heure du choix, avec une classe de seconde ouverte à tous les jeunes qui souhaitent aller au baccalauréat. Cette seconde articulerait "enseignements généraux, transversaux et des modules de découverte des enseignements professionnels en lycée professionnel et en centres de formation d'apprentis". Les jeunes souhaitant s'orienter vers un CAP verraient élargie la place de ces modules qui seraient "adaptés en contenu et en durée à la situation professionnelle de chaque jeune".

Autre préconisation de nature à "heurter la sensibilité de certains enseignants", ce que les rapporteurs "assument", "que le choix d'orientation soit laissé au jeune", même s'il est "totalement irrationnel", toute tentative pour imposer une orientation se soldant par un échec. Il faudrait d'ailleurs, ajoute l'avis, "rendre obligatoire au collège et au lycée la participation de tou.te.s les élèves au conseil de classe pour la partie qui les concerne".

Si "parcours avenir" doit "bénéficier d'un horaire dédié de la 6ème à la terminale" et développer des activités "qui favorisent l'expression et l'estime de soi", "aider les jeunes à se connaître", il faudrait aussi remplacer le stage de 3ème par "des périodes de découverte des métiers et des formations", dès la 4ème et jusqu'en terminale, voire jusqu'à bac + 3, "sur des périodes de deux jours".

L'avis préconise également d'augmenter très sensiblement le nombre des PSYen (les psychologues de l'Education nationale qui ont remplacé les CO-psy, ndlr), pour passer d'un pour 1 500 élèves à 1 pour 800. Les rapporteurs n'ignorent pas le risque de les voir devenir des "intervenants de la difficulté scolaire".

S'agissant de l'information sur l'orientation, l'avis préconise de passer par des sites "labellisés", avec d'une part "une offre d'information nationale, via l'ONISEP", complétée au niveau territorial par l'action coordonnée des acteurs du SPRO (service public régional d'orientation). Les deux rapporteurs évoquent, verbalement, la possibilité que l'ONISEP soit chargé de la labellisation des sites régionaux d'information.

A noter parmi les autres préconisations, l'inscription dans le socle commun d'une formation aux stéréotypes de genre, débouchant sur une attestation "égalité femmes - hommes", le développement de partenariats des établissements scolaires avec des associations, des chambres consulaires..., des stages pour les enseignants dans des entreprises et de salariés dans les établissements, le développement de l'alternance, en mettant fin à la "guéguerre" entre CFA et lycées professionnels, l'apprentissage n'étant pas réservé aux chambres consulaires. Il faut aussi "travailler à un cadre national des diplômes reposant sur des modules disciplinaires, transversaux et professionnels", reconnaître aux jeunes de plus de 16 ans la possibilité "de période d'interruption volontaire" de leur cursus scolaire pour se consacrer à un projet personnel.

L'avis préconise également "une réforme des algorithmes Affelnet et Parcoursup qui repose sur la transparence", le développement de "lycées polyvalents, disposant d'internat lorsque c'est nécessaire", et des lycées des métiers", les commissions paritaires des branches professionnelles auraient "la responsabilité des référentiels métiers permettant de construire les certifications professionnelles"... L'avis préconise également "d'augmenter le nombre de places dans les formations les plus recherchées par les jeunes et les employeur.e.s".

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