"Plan mercredi" : un dialogue "plus approfondi" avec les communes (J-M Blanquer)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 06 avril 2018.
"La réforme [des rythmes scolaires] précédente avait eu comme inconvénient de créer un fossé supplémentaire entre les acteurs de l'Education nationale et les acteurs du périscolaire", estime Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale répondait hier 5 avril aux questions de l'AMF. L'association des maires de France organisait en effet des rencontres sur la préparation de la rentrée 2018.
A une première question sur le nombre de communes qui reviennent aux "4 jours", il confirme qu'elles sont très nombreuses, même si le chiffre n'est pas arrêté, mais elles ne devraient représenter qu' "un peu plus de la moitié" des élèves. Sur le temps périscolaire, il précise qu' "il ne se résume pas simplement à ce qu'était les TAP" mais parle d' "une vision générale du temps de l'enfant dans la semaine". Il ajoute : "nous sommes en train de préparer en lien avec l'AMF le plan mercredi" qui sera présenté au mois de mai. L'Etat sera "partenaire des collectivités", au terme d'un dialogue "plus approfondi". Les PEDT [projets éducatifs de territoires] "avaient le mérite d'exister, mais ils étaient souvent assez superficiels". Le ministre prend l'exemple des activités sportives et de l'USEP, il annonce qu'il pourrait "aider à son développement". Il évoque également la musique et souligne l'importance des partenariats interministériels, notamment avec Jeunesse & Sports et avec la Culture, de façon que "chaque commune" puisse proposer "une offre plus riche le mercredi". Il parle d'une "dynamique nationale" puisque "on ne part pas de zéro" et que "on progressera année après année".
Interrogé sur les fermetures de classes et d'écoles en milieu rural, il dénonce "une campagne", prévient qu'il ne faut pas "se laisser avoir", alors que cette rentrée sera celle "où il y a le plus d'attention aux classes en milieu rural".
Des élus "mitigés"
Selon "Maire-Info" le sentiment des élus sur le retour aux 4 jours "semble mitigé". Virginie Lanlo, adjointe au maire annonce que la Ville revient aux 4 jours "à [s]on grand étonnement et désespoir" et certains élus ont critiqué "le rôle des conseils d’école, trop souvent sous la mainmise des enseignants". La ville d’Arras "a choisi d’expérimenter une prochaine année scolaire à deux rythmes : 4 jours dans une majorité d’écoles, pour respecter le choix des conseils d’école, et 4,5 jours là où le vote a été favorable". Bordeaux aurait aimé mettre en place "quelque chose à la carte" pour répondre à la demande de directeurs d’école en REP qui auraient voulu éviter "que les enfants ne soient livrés à eux mêmes", mais cela s’est avéré "trop compliqué". Les élus voudraient pourtant "ne pas perdre la dynamique autour de la co-éducation" et travaillent "au moyen de repenser les temps éducatifs et les temps extra-scolaires". Mais le "plan mercredi" reste notamment "suspendu à la participation financière de la CNAF" qui "continuera d’accompagner les territoires mais moyennant certaines exigences : une montée en charge de la qualité de l’offre périscolaire et un partenariat approfondi dans le cadre des projets éducatifs de territoire".
La vidéo de cette interview ici, l'article de Maire-Info ici