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Lancement de la semaine de la presse et des médias à l'école. Une enquête sur les journaux lycéens

Paru dans Scolaire, Culture le mercredi 14 mars 2018.

A l'occasion du lancement de la semaine de la presse et des médias dans l'école, Jean-Michel Blanquer a fait, lundi 12 mars, un éloge du CLEMI. Pour le ministre de l'Education nationale, avec le Centre pour l'éducation aux médias et à l'information, nous sommes "au coeur de l'essentiel", sachant que le monde sera "de plus en plus technologique", mais qu'il n'est pas assuré qu'il soit "de plus en plus humain". Il évoque à ce sujet la création d'une nouvelle discipline au lycée, les "humanités scientifiques et numériques". Pour sa part, son homologue à la Culture confirme le doublement, de 3 à 6 M€ du budget consacré à l'éducation aux médias, et en liste les acteurs, à l'Ecole mais aussi dans tous les lieux culturels, quelque 400 jeunes en service civique, espère-t-elle (elle ajoute que ce sosnt des jeunes en service civique qui ont relancé les ciné-clubs dans les lycées), mais elle compte aussi sur les sociétés de l'audio-visuel public...

L'année dernière, 3 350 000 élèves, 210 000 enseignants, 17 000 enseignants étaient inscrits à la semaine de la presse, ainsi que 1 852 médias partenaires.

Les recommandations de l'observatoire de la presse lycéenne

L'Observatoire des pratiques de la presse lycéenne publie pour sa part les résultats d'une enquête fondée sur les 200 réponses à un questionnaire adressé à un peu plus de 400 "rédactions". A noter que 76 réponses sont le fait d'un enseignant, CPE, chef d'établissement... Les trois quarts de ces journaux sont au format papier et basés dans un lycée public auxquels s'ajoute une vingtaine de journaux papier basés dans un établissement privé, 14% sont publiés en ligne. L'analyse, réalisée par l'association "Jets d'encre" ne porte que sur les "journaux produits dans des établissements publics et diffusés sur papier". L'Observatoire a adopté "quelques recommandations destinées à améliorer le cadre d’existence des journaux lycéens". Il rappelle qu' "il est de la responsabilité des chefs d’établissement et du personnel éducatif de faciliter l’exercice du droit de publication par les lycéens", et il encourage "les adultes à privilégier la responsabilité de publication des élèves", à "diffuser plus efficacement les textes et ressources dans les établissements scolaires, en direction des lycéens et de toute la communauté éducative", à "informer les lycéens de l’existence de la charte des journalistes jeunes et de la carte de presse jeune de l’association Jets d’encre", à "former les journalistes lycéens pour qu’ils soient en capacité d’assumer la responsabilité de publication de leurs écrits en les informant sur la réglementation, les outils et ressources", à "former les chefs d’établissement, les CPE, professeurs et professeurs-documentalistes au droit de publication", à "intégrer dans le programme des cours d’Enseignement moral et civique les informations sur le droit des lycéens (...)".

Il rappelle aussi qu'il peut intervenir, avec le CLEMI et le DAVL (délégué académique à la vie lycéenne) en cas de difficulté et il souhaite que tous ces acteus aient davantage de moyens "pour réaliser des formations". Il demande aux chefs d’établissements qui sont amenés à suspendre la publication d’un numéro de lui envoyer les articles litigieux. Il demande encore que soit actualisée la circulaire de 2002 sur les publications réalisées et diffusées par les élèves puisque la loi a abaissé le droit de publication à l’âge de seize ans.

"La présence d’un journal au sein du lycée modifie la vie de l’établissement"

Sur les 151 journaux lycéens papier basés dans un lycée public, 43 "indiquent ne percevoir aucun financement", les autres bénéficent des fonds propres du lycée, de la Vie lycéenne ou de la Maison des lycéens, mais également parfois de subventions municipales ou régionales, et bien sûr de la vente au numéro. A noter que plus de la moitié des rédactions "ne disposent pas de lieu dédié pour se réunir". Une soixantaine de journaux ont moins de 2 ans d'existence, mais une autre soixantaine en a 5 ou plus: "une fois qu’un journal a survécu à deux changements d’équipe consécutifs, il gagne une stabilité au sein de l’établissement". Près de la moitié des répondants "affirme que la présence d’un journal au sein du lycée modifie la vie de l’établissement (...) Beaucoup voient les journaux lycéens comme des espaces d’échange, permettant de valoriser les élèves, d’ouvrir à la réflexion, de mettre en relief l’engagement des élèves rédacteurs mais également des autres initiatives lycéennes, via des articles les concernant, et de revendiquer la liberté d’expression des lycéens". La plupart des journaux privilégient l'apport de points de vue sur un fait d'actualité, "national, régional ou à l’échelle du lycée" à la "circulation d’informations".

"Malgré les appels répétés des circulaires de la Vie lycéenne en faveur d’une plus grande autonomie des rédactions lycéennes", trois fois sur quatre, le responsable de la publication est un personnel, et il est imposé aux élèves rédacteurs. Dans 70 % des cas, le journal est relu par "une personne extérieure à la rédaction" avant publication. Si "aucun sujet n'est directement interdit par la loi" ni par la circulaire relative à la presse lycéenne, les élèves "doivent s'interdire tout propos diffamatoire, injurieux, toute incitation au trouble à l'ordre public, et tout prosélytisme (...) De là découle une liste de sujets 'tabous' ou 'sensibles' que les rédactions lycéennes ont tendance à éviter (...) parmi lesquels arrivent en tête la politique et la religion", suivis de ce qui touche aux personnels du lycée, à la sexualité, aux drogues... Un peu plus de 10 % des journaux ont connu une suspension de publication. Sont-elles dues "à une méconnaissance des lycéens de leurs droits et devoirs" ou à des "comportements abusifs de la part des chefs d'établissement" ?

Quand on demande aux équipes de ces journaux ce dont elles ont besoin, elles mettent en avant les formations et la rencontre avec des professionnels, ellesvoudraient "disposer de plus de temps, moyens et financement alloués au journal, sentir davantage l’appui de la communauté éducative et enfin disposer de plus de liberté d’expression". S'y ajoute la nécessité "d’assurer une meilleure transmission du projet, d’une année sur l’autre".

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