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B. Cyrulnik pose la question de la maternelle obligatoire (Var Matin)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 22 février 2018.

Les "assises de l'école maternelle" les 27 et 28 mars prochain, seront l'occasion de poser au gouvernement la question de savoir s'il faut rendre l'école maternelle obligatoire, annonce Boris Cyrulnik dans une interview donnée à Var Matin. Pour lui, l'école peut offrir à ceux qu'il appelle des "enfants mal partis" un rattrapage, "à condition de mettre l'accent sur la sécurisation plus que sur l'apprentissage d'informations".

Le spécialiste des interactions précoces indique que "les années préverbales, c'est-à-dire dès la 27e semaine de grossesse et avant le 20e mois, sont très importantes dans l'acquisition de l'estime de soi, de la confiance: les enfants pour lesquels cela se passe bien sont les premiers à accéder à la parole et, dès qu'ils vont à l'école, ils vont fournir la population des futurs bons élèves". A l'inverse, "la précarité sociale, la violence conjugale, sont les deux raisons majeures de la désorganisation de la niche familiale. À cause de cela, l'enfant acquiert des troubles cognitifs et il aura des troubles de la relation, qui vont le placer dans la population des mauvais élèves. (...) C'est résiliable si on s'en rend compte et si l'on propose des substituts affectifs à l'enfant. Plus c'est tôt, plus la résilience sera facile. Dans ce cas-là, une école précoce est un excellent facteur de résilience (...) à condition que les Atsem, les professeurs des écoles, les familles aussi, se forment aux théories de l'attachement."

Il faut y former "tous les accueillants", les atsem mais aussi les professeurs des écoles. "Certains professeurs de maternelle ont un excellent niveau universitaire, mais n'ont jamais tenu un bébé dans leurs bras", et ne savent pas "comment parler et jouer avec un enfant", alors que, ajoute-t-il, "quand l'enfant est sécure, on est sûr qu'il aura acquis le plaisir d'apprendre. (...) Et quand on a le plaisir d'apprendre, on a le plaisir de faire l'effort d'apprendre". Il estime à un sur trois la proportion des enfants qui ont acquis "un attachement insécure à l'âge de 10 mois". Pour lui, il faut développer les congés parentaux, maternel et paternel et faire entrer la famille dans l'école, "c'est pourquoi le rôle des Atsem est très important".

Et les enjeux sont majeurs :"Dix ans après avoir mené leurs réformes en s'appuyant sur ces théories [de l'attachemeent], les pays d'Europe du Nord ont constaté qu'il y avait une disparition très importante des troubles psychopathologiques, et une diminution de 50% des suicides d'adolescents. Les enfants sont confiants, savent s'exprimer. Surtout, aux évaluations Pisa de l'Unesco (sic), les pays d'Europe du Nord sont médaille d'or ou médaille d'argent à toutes les évaluations, alors que la Corée du Nord (sic), le Japon, la Chine obtiennent aussi d'excellents résultats à ces mêmes évaluations, mais avec un prix humain terrifiant, un nombre de psychopathologies et un nombre de suicide très élevés."

L'interview ici

 

 

 

 

 

 

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