Le décrochage, un danger de long terme pour l'Europe et ailleurs (Eurydice)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 27 décembre 2017.
Sous le titre "The Long Shadow of NEET" (la grande ombre du décrochage), Eurydice s'inquiète de la persistance, de l'inscription dans la durée du phénomène des NEET, au point de se demander s'il ne faudra pas bientôt parler de PNEET (Permanently Not in Employment, Education or Training). Le concept est un peu différent de celui de décrochage qui prévaut en France. Les NEET sont des jeunes qui ne travaillent pas, ne se forment pas, ne font pas d'études: le décrochage tel que nous l'entendons en France concerne des jeunes sortis du système scolaire avant d'obtenir le diplôme visé, même s'ils ont un emploi, à l'inverse des NEET qui peuvent avoir obtenu un diplôme de type baccalauréat, voire davantage.
Selon le site de la Commission européenne, un jeune Européen sur cinq, soit 17 millions des 20-34 ans sont des NEET (au niveau mondial, un sur trois) et durablement au point d'en faire une identité. "I am a NEET", disent-ils en Grande-Bretagne, "soy ni-ni" en Espagne, "sou nem-nem" au Portugal... Et les Etats commencent à prendre conscience des effets à long terme du phénomène. Ces jeunes sont pauvres, ils ne s'intéressent pas à la politique et n'ont pas confiance dans les institutions, ils sont plus souvent "parents isolés", et en mauvaise santé. Ils courent plus que d'autres le risque d'être au chômage dans l'avenir, ou d'avoir un niveau de salaire faible, au point qu'on parle d'un effet "cicatrice", de marquage, de perte durable de leur potentiel. Les statistiques européennes montrent que le taux de NEET reste élevé pour les 25-34 ans, même s'il baisse pour les plus jeunes. Les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, l'Allemagne ont réduit significativement ce taux qui reste élevé en Espagne, Grèce, Italie, mais le phénomène, ajoute Eurydice a des conséquences pour l'ensemble de l'Union européenne.
Le site d'Eurydice ici