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Jeunes bacheliers et bac+3/4 plus nombreux que les non ou peu diplômés à faire un retour précoce en formation diplômante après une première expérience professionnelle (CEREQ)

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 24 décembre 2017.

Cinq ans après leur sortie du système éducatif, les jeunes sont nombreux à revenir décrocher un nouveau diplôme après une expérience professionnelle. Mais ce sont surtout les jeunes bacheliers et les diplômés à bac+3/4 que l'on retrouve aussi vite sur les bancs de l'école, plutôt que les jeunes non-diplômés ou titulaires d'un diplôme de niveau V, "pourtant particulièrement pénalisés au moment de l'insertion professionnelle", observe le CEREQ (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Celui-ci a étudié les mouvements de retours sur la voie des diplômes de la génération 2010, dont les principaux résultats ont été publiés dans un Bref paru en décembre 2017, "Retours précoces sur la voie des diplômes : vers une formation 'tout au long du début de la vie' ?" Dans cette étude, les auteures observent aussi que, malgré ces différences, et même si l'impact de ces nouveaux diplômes sur l'insertion reste difficile à évaluer, cette propension importante à reprendre une formation pour décrocher un diplôme permet à cette génération de faire baisser de 2 points la part des jeunes non-diplômés et de faire grimper de 4 points celle de jeunes diplômés du supérieur (44 %).

En effet, s'ils sont pas moins d'un sur huit à revenir sur les bancs de l'école dans les 5 ans suivant leur sortie du système scolaire, les jeunes bacheliers et les diplômés bac+3/4 sont bien plus nombreux à le faire (respectivement 18 et 17 %), que les jeunes non-diplômés et titulaires d'un diplôme de niveau V (respectivement 12 et 11 %). Les chances de reprendre les études varient aussi selon les filières d'origine. Ainsi les jeunes bacheliers généraux sont plus enclins à le faire que les bacheliers technologiques et plus encore que les bacheliers professionnels (29 % contre 21 et 9 %).

Des retours "défensifs" ou "offensifs" liés souvent au niveau de diplôme

Au-delà des profils qui peuvent influer sur ce mouvement, l'étude s'est penchée aussi sur les motivations. Impossible de lier systématiquement celles-ci à des difficultés d'insertion, même si les auteures observent par ailleurs que "deux groupes de sortants aux conditions d'insertion particulièrement favorables" reviennent beaucoup moins en formation, les bac+5 et les bac+2/3 en santé-social. Mais le CEREQ distingue deux types de mouvements : "défensif" et "offensif" liés fortement au niveau de diplôme. Alors que les peu ou pas diplômés semblent attaquer ce retour parce qu'ils sont plus massivement concernés par le chômage ou l'inactivité (près de la moitié d'entre eux), donc "pour résoudre des difficultés d'accès à l'emploi", les jeunes plus diplômés opèrent davantage des retours "visant à progresser dans leur carrière ou se réorienter".

Et si l'impact de cette nouvelle diplomation en termes d'insertion est difficile à mesurer (à ce titre les auteures soulignent que "l'horizon temporel limité de l'étude" ne permet pas "de rendre compte des effets favorables, à terme, de ces nouveaux diplômes"), il semblerait que "les démarches offensives réduisent significativement (…) les risques d'être au chômage ou inactif" alors que "les retours défensifs ne parviennent pas, eux, à réduire significativement ces risques".

La note livre aussi quelques tendances étonnantes : si la majorité vise des diplômes plus élevés que l'initial, les titulaires de CAP ou BEP ont tendance à obtenir à nouveau des CAP et BEP (près de 60 % d'entre eux) ; en revanche, les bac+3 et plus qui visent des niveaux bac ou en deçà, le font, pour une moitié environ, pour faire face à "des difficultés d'insertion professionnelle patentes", en ciblant des formations d'ambulancier, aide-soignant… ; les jeunes sortis des études directement après leur bac "sont plus nombreux à obtenir un nouveau diplôme dans les cinq ans, que ceux ayant échoué dans l'enseignement supérieur". Autre constat étonnant, une part non négligeable d'entre eux, près d'un tiers reprend les études "à temps plein, selon des modalités très comparables à celles qui prévalent en formation initiale" plutôt qu'en alternance ou selon des modes aménagés propres à la formation continue.

Le Bref n°360 du CEREQ ici

Camille Pons

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