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Les préconisations du Cnesco pour "agir encore plus efficacement face au décrochage"

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 08 décembre 2017.

"Le décrochage scolaire recule nettement en France puisque le taux annuel de sortants sans diplôme a baissé de 3 points entre 2011 et 2015. Pour autant, quelque 100 000 jeunes sortent encore chaque année du système éducatif sans diplôme. Il faut continuer les politiques de lutte contre le décrochage car c’est justement cette continuité qui a abouti à de meilleurs résultats", a souligné Nathalie Mons, la présidente du Cnesco, lors d’une conférence de presse hier jeudi 7 décembre.

 Elle présentait avec Pierre-Yves Bernard, enseignant à l’université de Nantes et président de la conférence de comparaisons internationales sur le décrochage scolaire organisée par le Cnesco et le CIEP, les 9 et 10 novembre derniers, les préconisations du Cnesco pour "agir encore plus efficacement face au décrochage".

Identifier les signes précurseurs

Il s’agit d’abord "en urgence, d’agir auprès des élèves qui risquent de décrocher et pour cela, il faut identifier les signes précurseurs", insiste Pierre-Yves Bernard. "Dans les établissements, la fragmentation des informations sur chaque élève entre les différents membres de l’équipe pédagogique peut conduire à un manque d’identification". Il faut donc que "l’ensemble des informations soient mutualisées et facilement accessibles à l’aide d’un logiciel d’environnement de travail" et que les personnels soient "sensibilisés aux différents profils d’élèves qui présentent des risques de décrochage".

Autre recommandation : "Il faut développer des alternatives pour éviter les sorties des élèves des classes ou des établissements : participer à un travail d’équipe, accompagner des agents de service dans leur travail d’entretien ou de réparation, sensibiliser l’élève à l’importance du travail en équipe." Une action auprès des parents s’avère indispensable : "il ne faut pas attendre que les situations se dégradent pour rencontrer les familles et les impliquer."

Eviter les orientations subies

Sur le long terme, "des actions de prévention doivent être mises en place pour tous les élèves". Pour le Cnesco, "au-delà des attentions portées à la qualité de l’enseignement, il s’agit de développer la vie et l’identité des établissements et d’accompagner les élèves, pour un accueil plus personnalisé, notamment les élèves à risque". Le Conseil préconise notamment de "varier les situations et les contextes d’apprentissage en s’inspirant des méthodes pédagogiques de formation continue des adultes". 

Constatant que le décrochage est très lié aux orientations subies, particulièrement en voie professionnelle, le Cnesco estime qu’une "seconde indifférenciée doit être expérimentée et évaluée en permettant aux élèves de découvrir plusieurs métiers dans plusieurs domaines". De même, "des programmes sur l’orientation visant à combattre les perceptions genrées des métiers devront être mis en place pour élargir le choix des élèves". 

Développer le sentiment d’appartenance

Le sentiment d’appartenance à l’établissement étant particulièrement faible en France et, comme le souligne Pierre-Yves Bernard, "directement lié au risque d’absentéisme", il paraît indispensable de "mener des actions spécifiques pour co-construire une culture commune au sein des établissements et améliorer le climat scolaire". Le règlement intérieur doit être explicité auprès de tous et des programmes d’éducation en faveur des compétences psychosociales des élèves doivent être développés. 

En ce qui concerne le retour en formation des jeunes sortis précocement du système éducatif, "une politique efficace en faveur du raccrochage scolaire doit se préoccuper d’identifier systématiquement les jeunes ‘perdus de vue’, d’élargir l’offre de retour en formation, notamment pour les 16-18 ans et d’évaluer l’efficacité et l’efficience des dispositifs de raccrochage". "Les familles doivent se voir proposer un guichet unique en renforçant le rôle des Missions de lutte contre le décrochage", insiste Nathalie Mons. "Un plan ambitieux d’évaluations rigoureuses et systématiques doit être développé sur l’efficacité et l’efficience de l’ensemble des dispositifs."

Colette Pâris

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