Problèmes de disciplines : comment l'enseignant peut-il se placer en situation d'observateur de sa classe (revue de l'OCCE)
Paru dans Scolaire le mercredi 06 décembre 2017.
Comment faire avec les élèves perturbateurs ? C’est le thème d’un des articles du dossier "Les apprentissages en coopération : une didactique est-elle possible ?" du numéro de septembre – décembre de la revue Animation et Education de l’Office central de la coopération à l’école, dossier qui rend compte des travaux de l’Université d’automne de cette association qui s’est tenue fin octobre.
Mais qu’est-ce qu’un élève perturbateur ? La définition peut varier d’un enseignant à l’autre selon son seuil de tolérance, résultante de son vécu d’élève, de son expérience professionnelle, du contexte scolaire dans lequel il évolue, voire même de l’étiquette qu’il a attribuée à l’élève…
Reconnaître les difficultés des enseignants
Plutôt que de mettre en cause les préoccupations et les explications des enseignants, il est préférable de partir d’une réalité professionnelle. "Il convient avant toute chose de reconnaître les difficultés des enseignants, de les prendre au sérieux et comme objet de travail" : c’est le point de vue de Stéphane Kus, chargé d’étude au centre Alain Savary – Institut français de l’éducation. Il poursuit : "La recherche de solutions nécessite un travail d’analyse et de réflexion." Pour lui, cela implique de s’inscrire dans une démarche d’analyse des pratiques professionnelles inspirée de la psychologie ergonomique. Cette dernière vise à comprendre en situations naturelles l’activité humaine en vue d’améliorer les conditions de réalisation de cette activité.
Afin d’appréhender les dysfonctionnements, les enseignants doivent pouvoir se placer en observateur de leur classe et considérer la situation de deux façons. D’une part, en analysant leur propre pratique professionnelle : suis-je clair dans la définition de la tâche ? Les attendus comportementaux sont-ils bien définis ? Sont-ils bien compris par les élèves ? D’autre part, en étudiant le comportement des élèves : les individus, en effet, agissent au regard des éléments en fonction de la signification que ces éléments ont pour eux. Parce que le cerveau humain ne peut rester inactif, l’incompréhension par l’élève de ce qu’il doit faire peut entraîner son manque d’attention et de l’agitation. Agitation qui est source elle-même d’inattention, d’incompréhension… générant ainsi un cercle vicieux. Il est important de lier ces deux façons pour trouver des leviers d’action et interroger les interactions : comment le comportement des élèves influe sur mon comportement d’enseignant ? Selon Stéphane Kus, il est possible de mobiliser les moyens humains de l’établissement pour permettre à un enseignant d’être remplacé et de prendre la place d’observateur de sa propre classe.
Stéphane Kus rappelle que le centre Alain Savary propose un parcours de formation qui crée un espace collectif où la difficulté professionnelle peut se partager. Et où une équipe d’école, accompagnée par un formateur, parvient à construire des réponses satisfaisantes dans la durée, aussi bien du point de vue de l’enseignant que du point de vue de l’élève.
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Arnold Bac