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Réforme du baccalauréat et de l'orientation : le "oui si" de l'APEL ("parents de l'enseignement libre")

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 29 novembre 2017.

"Oui au contrôle continu et à un examen final réduit, même s'il faut conserver au baccalauréat sa fonction de rite de passage" déclare, ce 29 novembre, Caroline Saliou. La présidente de l'APEL rappelle que "l'association des parents de l'école libre" s'est prononcée dès 2007 pour 1/3 de contrôle continu en 1ère, 1/3 de contrôle continu en terminale, et 1/3 pour l'examen final. Elle est également favorable à un lycée modulaire qui conserverait pourtant "un bagage commun" de culture générale. Mais elle pose 3 conditions, l'équité territoriale qui suppose que tous les élèves aient accès à toutes les options ouvertes, au moins en utilisant les technologies de l'enseignement à distance, le droit reconnu à l'erreur d'orientation, donc la mise en oeuvre de passerelles qui fonctionnent effectivement, et la transparence, de façon à éviter que seuls les parents les mieux informés puissent utiliser au mieux le système.

Elle s'exprimait à l'occasion du traditionnel "petit déjeuner" qu'organise chaque année l'APEL, et dont le thème était, cette année, "le bac, quels enjeux ?". Un sondage BVA réalisé auprès de 800 parents d'élèves scolarisés à l'école, au collège ou au lycée montre qu'ils ne sont que 54 % à penser que le bac "garantit une aptitude à mener avec succès des études supérieures", mais ils sont 93 % à penser qu'il marque "symboliquement la fin des études secondaires". Ils ne sont que 15 % (20 % pour ceux dont l'enfant est au lycée) à penser que le bac "doit être supprimé et remplacé par un contrôle continu tout au long de l'année", et 27 % à penser au contraire qu'il doit être maintenu "tel qu'il est" (20 % pour ceux dont l'enfant est au lycée). Mais ils sont 3 sur 4 à se déclarer favorables à l'instauration d'un examen modulaire, et presque aussi nombreux à se déclarer favorables à un allégement de l'examen. Ils sont près d'un sur deux à penser que les filières S, L et ES pourraient disparaître.

L'orientation déterminée par les résultats scolaires 

Interrogés sur l'orientation scolaire, ils sont 63 % à penser qu'elle est d'abord conditionnée par les résultats scolaires des élèves. Ils sont même 1 sur 2 à penser que les élèves eux-mêmes choisissent leur orientation en fonction de leurs résultats scolaires. Ils sont 1 sur 3 à estimer qu'elle dépend également "des places disponibles dans les lycées". Viennent ensuite "leurs souhaits" (32 %) et les souhaits de leurs parents (28 %), l'image qu'ils ont des séries et filières (28 %), et, en queue de liste, "leur projet professionnel" (25 %). Julien Goarant, qui le présentait, estime que ce sondage témoigne de "la maturité du corps social" qui "a intégré la nécessité du changement".

Ce changement, Bruno Magliolo, inspecteur d'académie honoraire et expert l'illustre en rappelant que "le baccalauréat moderne est né en 1808" et qu'il n'y eut qu'une trentaine de reçus lors de la première session en 1809, "moins de 10 000 par an jusqu'en 1920", 5% d'une classe d'âge en 1930, 8% en 1940, 10% en 1950, 16% en 1960, 20% en 1970.. 78,8% en 2016, ce qui témoigne d'une "fantastique amélioration du niveau de la population française", mais d'une chute de la "valeur individuelle du diplôme" resté le "premier grade universitaire" comme l'avait voulu l'empereur. Il ajoute que nous aurons de plus en plus besoin de "têtes bien faites" plutôt que bien pleines, et il fait remarquer que déjà, certaines formations PACES (1ère année des études de santé) exigent des candidats qu'ils aient le brevet de secourisme : "quels lycées y prépareront ?".

Les attendus du supérieur vont déterminer les choix des lycées 

François Taddei (CRI) plaide pour la reconnaissance des compétences acquises hors l'école, en service civique par exemple, mais aussi pour l'inscription dans l'emploi du temps des élèves du temps consacré à découvrir les métiers qui ne sont enseignés qu'à l'Université, éventuellement sous forme de MOOC. Eric Charbonnier (OCDE) dénonce des programmes "de plus en plus surchargés", et où l'interdisciplinarité peine à trouver sa place. 

Mais quels seront les effets de la réforme de l'orientation post-bac ? Pour Bruno Magliolo, l'obligation faite aux formations d'afficher leurs pré-requis, de tracer en quelque sorte "le portrait robot de l'étudiant attendu". Les lycéens vont organiser leurs choix en fonction des attendus du supérieur qui pilotera de facto son amont, l'établissement scolaire devant accompagner ses élèves dans leurs démarches : "on va donc vers des bacs maison" tandis que les diplômes universitaires seront "de plus en plus" d'établissement.

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