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Quand les enfants sont privés d’activités en dehors du temps scolaire... (La Communale, ANDEV)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 27 novembre 2017.

Plus les enfants souffrent de privations, plus ils ont un risque d’être angoissés dans le système scolaire. Tous les types de privations constituent un facteur explicatif. Cependant, parmi ces facteurs, celui de privation d’activités présente plus de risque que ceux de privations de sociabilité, de santé, d’accès au savoir ou que de vivre en quartiers prioritaires. Ces éléments sont soulignés dans le dossier Temps éducatifs du numéro de novembre de La Communale, lettre d’information des directeurs de l’éducation des collectivités territoriales.

Le dossier prend appui sur l’analyse des résultats de la consultation nationale intitulée "Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire" lancée par l’Unicef France auprès des enfants et jeunes de six à dix-huit ans, la première en 2013 et la seconde en 2016 avec, à chaque fois, 22 000 enfants et adolescents qui ont répondu. L’analyse a été conduite par Serge Paugam, directeur de l’équipe de recherche sur les inégalités sociales du centre Maurice Halbwachs (CNRS, EHESS, ENS).

Mesurer la privation se réfère à un indice fondé sur 17 items et reprend en complément 14 critères retenus à l’échelon européen. La conclusion de cette mesure est que 14,5 % des enfants sont dans une situation de grande privation, voire d’extrême privation.

Angoissés à l'idée de ne pas réussir à l'école

Pour les auteurs du dossier, l’analyse confirme ce qu’on savait par une autre, celle du niveau de vie des parents : une concentration de la pauvreté dans les quartiers dits "prioritaires", ce qui se traduit pour les enfants par des privations matérielles et également d’accès aux savoirs, à la santé ou à des activités jugées trop chères. Les enfants interrogés dans ces quartiers se sentent plus souvent discriminés, harcelés parfois, et sont particulièrement angoissés à l’idée de ne pas réussir à l’école. Ils semblent enfermés dans une représentation négative d’eux-mêmes, qui résulte de l’image de ces territoires. Ils font très tôt l’expérience de la différence, de la stigmatisation. Et quand ils sortent de leur quartier, ils sont souvent en difficulté soit parce que leur valeur n’est pas reconnue en raison de leur couleur de peau, soit parce qu’ils résident "à la mauvaise adresse". D’où leur réflexe de valoriser les liens tissés au sein de leur quartier, devenu refuge face un monde hostile.

Selon les auteurs du dossier, le rapport a montré que quand les enfants sont privés d’activités en dehors du temps scolaire, ils ont quatre fois plus de chances de se sentir angoissés à l’école. Pour eux, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République de 2013 "a cette ambition positive de proposer un projet éducatif associant tous les acteurs éducatifs faisant sens à l’intégration de tous les enfants en tenant compte de cette privation". Ils l’affirment : "il est plus que surprenant que soit remise en cause la loi sur la refondation pour l’école et encore plus l’intérêt des temps d’activités périscolaires défendus dans l’aménagement du temps scolaire avec la prise en considération des rythmes de l’enfant."

A noter que la  3ème consultation nationale des 6-18 ans s’ouvre le 15 décembre (ici et ici) Le site de l'ANDEV ici)

Arnold Bac

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