E. Macron : les volets éducation de la politique de la Ville (discours)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mardi 14 novembre 2017.
Le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP + sera effectif avant la fin du quinquennat, c'est l'une des informations du discours prononcé ce 14 novembre par le président de la République sur le thème de la politique de la ville. Emmanuel Macron a également évoqué l'accueil de la Petite enfance, les classes bilangues, "devoirs faits", la réforme de l'orientation, les internats, l'éducation artistique et culturelle, la réforme de l'apprentissage, les discriminations à l'embauche. Voici des extraits de son discours.
"Lutter contre la pauvreté qui se concentre dans certains territoires, dans certains quartiers, c’est le sens même de la concertation lancée le 17 octobre dernier (...) C’est pourquoi nous aurons, sur ce sujet, des réponses concrètes (...) une majoration de 30 % du complément de mode de garde pour les familles monoparentales. Ce qui veut dire que pour une femme, seule, puisque c’est malheureusement, bien souvent, des femmes qui sont dans cette situation, qui élèvent ses enfants, ce sera un complément de 138 euros par mois. Mais là encore, il faudra aller plus loin, intervenir sur les dispositifs de Petite Enfance, qui est une urgence (...) 5 % des enfants issus de familles défavorisées ont une place en crèche, quand c'est plus de 20 % pour les enfants issus de familles favorisées (...) Je souhaite que les programmes ANRU dans ces quartiers intègrent systématiquement la question de la Petite Enfance."
"Le dédoublement des CP s'est fait dès cette rentrée en REP+, il se continuera pour que l'engagement de dédoublement en CP, CE1, en REP et REP+ soit complet dans le quinquennat (...) Quand nous avons rouvert les classes bilangues dans l'école publique, c'est bon pour qui ? (...) L’excellence dans la République, c'est bon pour les quartiers les plus en difficulté de la République. (...) La politique devoirs faits, qu’est-ce que c’est ? Si ce n’est une politique qui est bonne pour les jeunes de nos quartiers (...) La réforme de l'orientation dès la fin du collège, au lycée et au premier cycle universitaire (...) est pour les jeunes qui viennent des quartiers (...) une politique qui, dès la 3ème, remet de l'orientation en aidant à obtenir le stage. Plusieurs régions le font, comme la région des Hauts-de-France, nous allons le généraliser pour que, partout, dans les collèges, le stage de 3ème soit bien au rendez-vous (...) Ensuite, nous allons remettre tout au long du lycée, une fois par trimestre, les formations universitaires, et le monde de l'entreprise qui viendra expliquer ce qui se passe après le baccalauréat (...) L'année de terminale sera structurée d’une manière beaucoup plus efficace, où, dans le premier trimestre, on va orienter les élèves vers les formations qui sont possibles."
"Il nous faut innover dans certains quartiers difficiles en ré-ouvrant des internats d'excellence et des internats de la République."
"L'un des engagements que j'ai pris en campagne, et qui concerne au premier titre les quartiers, c'est l'ouverture des bibliothèques, l'Etat accompagnera toutes les communes qui sont prêtes à ouvrir en soirée et le week-end les bibliothèques (...) Il faut agir pour que la culture cesse d'être réservée à une petite partie de la population, et c'est tout le cœur de la démarche menée par les ministres pour l'éducation artistique et culturelle à l'école. La rentrée s'est faite en musique, ça n'est pas une anecdote (...). L'émancipation par la culture est un élément indispensable de la politique que nous devons conduire dans les villes, nous l'avons vue hier de manière formidable avec l'initiative conduite par l'Opéra de Lille, qui accompagne des plus jeunes en les amenant à l'Opéra, en les formant par le chant; les grandes institutions culturelles restent aussi massivement des institutions de centre-ville ou d’immédiats de périphéries, leur rôle national est reconnu, mais nous les mobilisons insuffisamment pour qu'elles aident justement les plus jeunes des quartiers qui leur sont proches. (...) Le Pass Culture est indispensable pour les plus jeunes pour qui la culture est une notion étrangère, mais où la barrière financière, pour accéder aux livres qu'on voudrait avoir, aux concerts où on voudrait aller, à la pièce de théâtre où on voudrait se rendre, est un vrai impossible ainsi érigé. C'est donc dans ces quartiers que nous commencerons à le mettre en œuvre."
"Nous devons réformer l’organisation de l’apprentissage en mettant davantage les branches professionnelles au cœur de l'organisation de celui-ci, en mettant davantage d'apprentissage au cœur du lycée professionnel, en simplifiant les règles qui font que beaucoup d’employeurs n’ont pas accès, ne veulent pas prendre des apprentis parce qu'ils considèrent que les règles sont trop compliquées pour eux, que les règles sont trop instables, que les contraintes entre 16 et 18 ans ne correspondent pas à la réalité de leur quotidien. Simplification des règles, remise au cœur de la gouvernance des branches professionnelles, stabilité des règles fiscales, sociales et organisationnelles seront ainsi définies à l'issue de la négociation menée par la ministre du Travail et le ministre de l'Education nationale."
"La clef, la réponse la plus efficace, c'est de lutter pied à pied et de pénaliser la discrimination (...) Je veux que dans le travail de l'Inspection du travail, il y ait justement des enquêtes spécifiques pour aller chercher les employeurs (...) qui ne respectent pas ce qui est dans la loi (...) et que nous rendions publiques les entreprises les plus délinquantes en la matière."