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Plan étudiants : les interrogations de I et D (FO), du SNPDEN (UNSA), du SNUEP (FSU) et les questions de ToutEduc

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 06 novembre 2017.

Le SNPDEN (le syndicat UNSA des personnels de direction) avait déjà mis en garde, le "plan étudiants", dont il considère les dispositions "tout à fait positives", pose des questions "prosaïques" qui peuvent "rappeler durement leur existence", notamment la difficulté pour les conseils de classe d'émettre autant d'avis sur l'orientation des élèves et de désigner deux professeurs principaux en terminale. Son homologue FO, Indépendance et direction, va plus loin après avoir rencontré le cabinet du ministre. Conscient de la difficulté de trouver des enseignants volontaires, l'administration laisserait aux établissements "la possibilité de mettre en place, de façon alternative, du tutorat", mais la représentante du ministre a garanti qu'une enveloppe budgétaire avait été trouvée pour l'indemnité du second professeur principal. Mais se pose la question de sa formation "pour être à même de donner des conseils avisés aux élèves et de répondre aux interrogations des familles". L'organisation syndicale juge de plus "peu réalisable" la mise en place de deux "semaines de l'orientation" alors que les élèves de l'enseignement professionnel sont en stage "pendant 6 à 8 semaines avant les vacances de février. Et elle n'a pas de réponse à sa question sur le suivi des dossiers qui auront pour réponse "en attente".

Pour le SNUEP, le syndicat FSU de l'enseignement professionnel, ce plan "n’améliorera en rien les poursuites d’études des bachelier-es professionnel-les" puisque "les universités choisiront leurs élèves en fonction d’attendus définis" et sélectionneront donc leurs étudiants. En ce qui concerne l'orientation vers les BTS, le syndicat "est consterné par l’annonce des ministres concernant la création de seulement 7000 places d’ici 2022 – soit moins d'une demi-classe de BTS par département et par an".

Interrogé par ToutEduc, Philippe Donatien, secrétaire général d'IetD, souligne que le calendrier de mise en place est très contraint, et ne s'accompagne d'aucune circulaire ni lettre de cadrage qui dise aux personnels de direction que faire. "Ils ont eu les informations par voie de presse." C'est dans ce contexte qu'ils doivent convaincre des enseignants d'accepter la charge de professeur principal "alors qu'ils ne connaissent pas les formations". Et il s'interroge. Le "plan étudiants", tel qu'il a été présenté, donne "le dernier mot à l'élève", mais celui-ci peut être contraint d'effectuer, pendant un semestre souvent, une "remise à niveau". C'est l'Université qui décidera au terme de ces quelques mois, s'il a acquis les pré-requis. Elle aura donc le choix de ses étudiants. Qu'adviendra-t-il de ceux qui seront recalés ? Que feront-ils durant le second semestre ? "C'est un barrage instauré en toute légalité."

Egalement interrogé par ToutEduc, son homologue du SNPDEN, Philippe Tournier, pose une autre question. Les voeux n'étant plus classés, chaque formation va se retrouver avec une grande quantité de candidatures, sans savoir lesquelles correspondent vraiment à la demande. Elles vont dire "oui" à autant d'élèves de terminale qu'elles ont de place, mais ceux-ci auront les réponses, éventuellement également positives d'autres formations. Ils auront le choix. Une formation peut donc très bien, au terme de cette première phase, se retrouver à 20 à 30 % de ses capacités. Combien faudra-t-il de phases, et avec quel calendrier, pour ajuster l'offre et la demande ?

A l'inverse, notamment en région parisienne où de nombreuses formations sont en concurrence, celles-ci récupérant les voeux de davantage de lycéens, n'auront-elles pas plus encore qu'aujourd'hui, le choix ? Les plus prestigieuses ne pourront-elles trier les candidatures les plus intéressantes, au risque de renforcer les inégalités entre établissements, et ceci en fonction de leur réputation, du "ouï-dire" ? ToutEduc n'as pas eu de réponse à cette question.

Sur le "Plan étudiants", voir aussi ToutEduc ici, ici, ici, ici, ici

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