"La lecture est d'abord un plaisir" (J-M Blanquer, mobilisation en faveur du livre et de la lecture)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le vendredi 13 octobre 2017.
"Il n'y a pas de solution magique" pour l'apprentissage de la lecture, mais "accéder à une lecture fluide se prépare très en amont, dès l'école maternelle qui doit devenir encore plus qu'aujourd'hui une 'école du langage' ", a déclaré, hier 12 octobre Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale participait au lancement, à l'Académie française de la "grande mobilisation pour le livre et la lecture" et il a à plusieurs reprises insisté sur la dimension "plaisir" de la lecture.
Le dossier de presse évoque d'ailleurs un travail qui doit se prolonger sur l'ensemble de la scolarité, en recourant à "l'utilisation de tous les supports comme la presse, la bande dessinée, la littérature de la jeunesse de qualité et, bien sûr, les grands textes patrimoniaux". Au CP aussi, les diverses dimensions de la lecture doivent se combiner : "des exercices répétés de décodage et de travail sur le sens et la compréhension des textes sont au cœur de l'enseignement de la lecture. La lecture en classe est quotidienne, individuelle et collective, en silence et à voix haute, pour les apprentissages et pour le plaisir, elle s'articule avec l'écriture, l'écoute, la parole."
Les bibliothèques d'école doivent être mieux financées
Le ministre a dit également l'importance des bibliothèques d'école qui doivent "être repensées et mieux financées" [sans plus d'explications, ndlr]. Plusieurs dispositifs d'incitation à la lecture sont cités, "Lire et faire lire", qui bénéficie d'une véritable tribune, mais aussi "Les petits champions", "La semaine de la presse et des médias", "Le Goncourt des lycéens" et une initiative de Danièle Sallenave qui, reprenant l'idée d'un établissement d'Ankara, propose que, dans les établissements scolaires, chaque jour, chacun, élèves comme adultes, prenne un livre pour 10 minutes de lecture silencieuse. L'association qu'elle a lancée, "Silence on lit" (ici), rencontre, assure-t-elle, un succès évident, et la maire de Morlaix, Agnès Le Brun, témoigne que, dans le collège de la ville qui a mis en place ce dispositif, "l'effet a été immédiat" en termes d'apaisement du climat scolaire.
Erik Orsenna, qui s'est vu confier par Françoise Nyssen, ministre de la Culture, une mission "d’ambassadeur de bonne volonté auprès de tous les acteurs locaux, élus, professionnels intervenant dans le champ de la lecture publique", a témoigné des efforts accomplis dans de nombreuses villes, Le Havre, Dieppe, Nice, Rennes, mais aussi de toutes petites communes, pour ouvrir très largement les bibliothèques et médiathèques municipales. Il craint toutefois que les restrictions budgétaires ne viennent contrecarrer cet élan et met sa démission dans la balance.
A noter que le dossier de presse confirme le report à 2019 du dédoublement des classes de CE1 "dans les zones les plus défavorisées".