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La recherche peut-elle légitimer l'action politique, celle de J-M Blanquer notamment ? (SGEN-CFDT)

Paru dans Scolaire le lundi 02 octobre 2017.

 Le SGEN-CFDT a organisé début septembre entre ses militants et trois chercheurs une rencontre sur le thème "recherche et action politique" et sur les premiers mois du ministre Jean-Michel Blanquer. Il en rend compte dans le son dossier "Première rentrée scolaire pour le gouvernement" de sa revue "Profession Education". Pour Carine Royer (université de Cergy-Pontoise), les premières mesures comme les CP dédoublés, les évaluations nationales en sixième et au cours préparatoire ou la polémique sur la lecture montrent bien la difficulté d’accorder en France recherche et politiques publiques. Si la conférence de consensus de 2013 a permis de montrer sur le plan scientifique que la méthode syllabique est plus efficace pour un grand nombre d’élèves, elle a en même temps montré que l’écriture et la compréhension sont aussi indispensables et que la méthode globale n’empêche pas d’apprendre à lire. C’est bien l’apport de différents travaux de recherche qui doit être pris en compte et non pas dans un seul courant ou champ disciplinaire.

Selon le sociologue François Dubet, le ministre propose davantage un projet de "philosophie scolaire" qu’un modèle éducatif étayé scientifiquement. S’il raisonne comme un expert des comparaisons internationales, le ministre reste muet sur la mixité scolaire ou la formation des maîtres. Il priorise la réduction des inégalités scolaires en début de scolarité au risque de considérer par la suite la compétition scolaire et les inégalités qui en résulteront comme normales. Cela légitimerait le rétablissement de filières d'excellence sélectives et ségrégatives dès le collège.

Vincent Troger (université de Nantes) développe l’idée que le ministre ne présente pas une politique libérale, au sens anglo-saxon du terme, s’appuyant sur la confiance à l’égard des enseignants. Le ministre reste dans un modèle descendant qui inquiète, notamment au regard du discours sur l’autonomie des chefs d’établissement alors qu’il faudrait une autonomie pensée en termes d'équipe. Vincent Troger note aussi l’absence de vision sur le devenir de l’enseignement professionnel et technologique.

L’utilisation de travaux scientifiques par le ministre comme élément de légitimation de son action et donc la question de la place de la recherche dans l’élaboration des politiques publiques ont été au cœur des échanges.

Arnold Bac

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