Près de 20 % des 15-35 ans sont isolés et "socialement vulnérables"
Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 01 octobre 2017.
"Si les personnes âgées de 75 ans et plus sont effectivement les plus touchées par la montée des solitudes en France, le phénomène d’isolement social n’épargne pas les jeunes" constate la Fondation de France qui, avec le CREDOC calcule que 700 000 (soit 6 %) des 15-30 ans sont "en situation d’isolement social" puisqu'ils n'ont aucun réseau de sociabilité, ni famille, ni amis, ni voisins, collègues, camarades de classe ou "personnes fréquentées dans le cadre d’une activité associative". S'y ajoutent 12 % de jeunes "socialement vulnérables", qui "ne passent régulièrement du temps qu’avec les membres d’un seul réseau". Or, pour reprendre le titre, provocateur, de l'étude, "T’as pas d’amis, tu sers à rien".
L'étude distingue quatre catégories de jeunes, ceux sont "inhibés" et qui ont connu "des difficultés familiales (parents absents, alcooliques, violents…) ou scolaires au cours de leur enfance", ceux qui sont "résignés", ceux qui sont "assumés", ceux qui sont "blessés" après la perte de repères due à un échec dans les études. "Les jeunes isolés ou vulnérables socialement sont davantage que la moyenne en situation d’échec scolaire", et ont été victimes de harcèlement à l’école… "Ils sont plus nombreux que l’ensemble des jeunes à déclarer n’avoir aucun diplôme (...), se déclarent inactifs deux fois plus souvent que l’ensemble des jeunes de 15-30 ans", mais "à l’inverse, un travail très prenant peut aussi induire" une forme d'isolement.
Internet est "un lieu d’expression privilégié où la parole peut être d’autant plus désinhibée qu’elle se cache derrière un pseudo", notamment sur des sites comme Doctissimo.com, Psychologies.com et Jeuxvideos.com. "L’analyse de 23 000 mots-clés permet de savoir que la solitude est une réelle source de souffrance et de malheur pour les jeunes. Ils évoquent les relations amicales (15 % des termes employés), le couple (10 %), la sexualité (9 %), et le harcèlement scolaire (9 %). Leur entourage évoque principalement leur inquiétude par rapport à l’avenir du jeune : l’échec scolaire (15 %), les conséquences de la fin d’une histoire d’amour (13 %) et la dépression (13 %).
L'étude est téléchargeable sur le site de la Fondation de France, ici