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Petite enfance : la France compte parmi les pays qui "contribuent à garantir le bon développement cérébral des jeunes enfants" (Unicef)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Culture le jeudi 21 septembre 2017.

Des congés maternité et paternité payés, de respectivement au moins six mois et quatre semaines, des pauses rémunérées pour l'allaitement au cours des six premiers mois suivant la naissance, ainsi que deux années d'enseignement préscolaire gratuit : selon l'Unicef, ces trois politiques en direction de la petite enfance qui permettent "d'assurer les fondations d'un développement optimal de la petite enfance" ne concernent aujourd'hui que 16 pays dans le monde. Parmi ces pays qui garantissent ces trois politiques figure la France, avec 8 autres états membres de l'Union européenne (dont la Suède et le Portugal). Or, observe l'organisation qui rend publiques ces données et son analyse ce jeudi 21 septembre 2017, dans un rapport intitulé "Pour chaque enfant, les premiers moments comptent", les cinq premières années de la vie constituent "une période cruciale où la croissance du cerveau atteint un rythme qui ne sera plus jamais égalé".

Selon ce rapport, qui a analysé des données fournies par le WORLD Policy Analysis Center (université de Californie, Los Angeles) et s'appuie sur diverses études dont une série d'articles parus en 2016 dans "The Lancet", une revue scientifique médicale britannique, le processus de construction du cerveau est boosté "par une nutrition adéquate", "ainsi qu'une stimulation incluant des situations d'apprentissage dès le plus jeune âge". Ainsi, "encourager, stimuler les interactions entre les jeunes enfants et leurs parents renforce de façon permanente et positive les capacités d'apprentissage".

L'Unicef cite également une étude menée sur 20 ans ("Nurturing Care : Promoting early childhood development", The Lancet, 2017), qui évaluait à 25 % l'écart de revenu, à l'âge adulte, entre des enfants de ménages pauvres qui avaient pu "bénéficier d'un apprentissage précoce au cours de la petite enfance", et ceux qui n'avaient pas pu en profiter.

40 % des enfants qui ne bénéficient d'aucune de ces politiques vivent au Bangladesh et aux États-Unis

Autre fait notable, l'Unicef souligne que parmi les millions d'enfants de moins de 5 ans qui grandissent dans un pays où aucune de ces politiques essentielles n'est mise en place (32 au total), 40 % sont des petits habitants du Bangladesh et ... des États-Unis.

Au-delà de l'exposition de millions d'enfants à des contextes pouvant affecter le développement cérébral (conflits, pollutions, mauvaise nutrition, environnements insalubres...), l'organisation note que "un quart des enfants âgés de deux à quatre ans dans 64 pays ne participe à aucune des activités essentielles au développement cérébral comme le jeu, la lecture et le chant". Elle évalue à 15,5 millions environ, le nombre d'enfants âgés de 3 à 4 ans à qui les adultes ne lisent ou ne racontent jamais d'histoire, qui ne comptent et ne dessinent pas.

En 2010, 43 % d'enfants de moins de 5 ans risquaient de ne pas atteindre leur potentiel de développement (soit 249 millions d'enfants concernés). Ce pourcentage oscillait entre 66 % pour les enfants de l'Afrique Subsaharienne et 18 % pour ceux habitant en Amérique latine et dans les Caraïbes. L'Europe, avec l'Asie Centrale, affichait un taux de 19 %.

Parmi les recommandations principales émises par l'organisation figurent celle d'élever au rang de priorité les politiques familiales, en y incluant les deux années d'enseignement préscolaire, ainsi qu'un investissement plus conséquent des gouvernements. L'Unicef observe qu'en moyenne les gouvernements consacrent "moins de 2 % de leur budget d'éducation dans des programmes consacrés à la petite enfance". Pour l'organisation, l'augmentation de ces budgets est possible en allouant, par exemple, 10 % du budget national consacré à l'éducation à la scolarité précédant le primaire et en mettant en place, par exemple, des impôts dédiés.

L'organisation préconise également de "collecter et analyser les données relatives au développement de la petite enfance" (développement social, émotionnel, cognitif, langagier et moteur) afin de pouvoir faire des comparaisons internationales plus fines et pouvoir "suivre les progrès pour toucher les enfants et les familles les plus vulnérables".

L'intégralité du rapport (en anglais) ici 

Camille Pons

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