Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Privé sous-contrat : le SPELC veut bien être constructif, mais sous réserve d'équité

Paru dans Scolaire le mardi 19 septembre 2017.

Le SPELC entend continuer d'être un syndicat "constructif", mais à condition que l'effort soit équitablement réparti, "ce qui n'est pas tout à fait le cas", estime, avec un certain sens de la litote, Luc Viehé. Le secrétaire général du syndicat professionnel de l'enseignement catholique, évoque, à l'occasion de la traditionnelle conférence de presse de rentrée ce 19 septembre, tous les sujets qui expliquent cette restriction : les prélèvements sociaux qui sont plus lourds pour les enseignants du privé que du public, la brutalité de la suppression d'emplois aidés, la flexibilité qui l'emporte sur la sécurité dans la nouvelle loi travail, le gel du point d'indice, un sujet qui le fait s'exclamer "ça suffit !", la journée de carence, un éventuel report du PPCR, qui pourtant ne permet d'atteindre le niveau moyen de l'OCDE qu'en 2023, et surtout "les annonces à répétition" du ministre de l'Education nationale. Pour le syndicat, l'Ecole ne peut pas être "le laboratoire des doctrines" et "les enseignants n'ont pas besoin qu'on leur dise quand et comment enseigner la division. Qu'on leur fasse confiance et qu'on les laisse faire leur travail !" Plus globalement, "il est inadmissible de vouloir remplacer certains dispositifs par d'autres sans avoir rien évalué".

Tout n'est pas négatif pour autant. Les marges de manoeuvre données aux établissements pour la mise en place des EPI ou des classes bilangues au collège sont "une très bonne chose". La question des rythmes ne concerne pas directement l'enseignement privé, pas plus que les "CP à 12" puisque les écoles sous contrat n'ont pas droit au classement en RP. Le dispositif "devoirs faits" sera le bienvenu dans certains établissements, mais il est "totalement inutile dans d'autres". Les évaluations en CP et en 6ème peuvent être utiles, à la condition qu'elles ne servent pas à "une évaluation souterraine des enseignants et des établissements".

Une alliance des syndicats constructifs

Interrogé sur les prochaines élections professionnelles, Luc Viehé a entendu l'appel de la FEP-CFDT à construire une alliance des syndicats "constructifs" (ici), éventuellement avec le SNEC-CFTC, contre d'autres syndicats qui "veulent casser la baraque" et qui "polluent les débats". Il vise explicitement la CGT et les sections de Toulouse et de Grenoble de l'UNSA. S'exprimant à titre personnel, avant que l'organisation ait pris position, il imagine que les trois syndicats pourraient "faire un bout de chemin ensemble", par exemple en passant "un pacte de non-agression", mais "dans le respect de leurs différences".

Le SPELC a également évoqué les sujets à venir. Sur le bac, il n'est pas hostile à une réforme ni à la mise en place de pré-requis à l'entrée à l'université, à la double condition que la réflexion porte sur l'amont et l'aval (le "-3/+3"), et que les enseignants du privé y soient associés. Or ils n'ont pas été conviés à participer aux groupes de travail mis en place à propos d'APB. Sur la voie professionnelle, il milite pour que les CFA puissent passer un contrat d'association avec l'Etat, qu'ils aient la possibilité de se rapprocher des lycées professionnels, et que les enseignants des deux systèmes aient le même statut. Il plaide également pour "un assouplissement du système" qui permettrait que des élèves qui ne trouvent pas leur place au collège puissent accéder plus tôt à cet ordre d'enseignement qui doit être "d'excellence".

La situation des "maîtres délégués"

Le SPELC doit décider ce soir s'il participe à la journée d'action du 10 octobre pour la défense des fonctionnaires, mais il a aussi des revendications à l'égard de l'enseignement catholique. Il a refusé de signer la NAO (négociation annuelle obligatoire) qui prévoit, pour les personnels de droit privé, une augmentation de 0,7 % de leur salaire pour les deux années à venir, et demande, pour les établissements qui n'ont pas les moyens de supporter une augmentation plus importante, "une plus grande mutualisation des moyens". Il se félicite de la fusion des statuts des directeurs d'école du 1er degré et des chefs d'établissement du 2nd degré, mais regrette que l'augmentation des premiers soit différée à 5 ans. Il regrette de même que "certaines organisations de chefs d'établissement" refusent la mise en place d'instances de concertation. Il demande d'ailleurs qu'une "instance de contrôle" vérifie l'effectivité de l'exécution du contrat d'association avec l'Etat.

Mais c'est surtout le statut des "maîtres délégués" qui fait réagir le SPELC. Ceux-ci, 21 % des enseignants dans le 2nd degré, 13 % dans le 1er, sont payés quelque 500€ de moins que leurs homologues du public [les "contractuels"] tandis que la gestion des heures supplémentaires et des congés maladie donne lieu à un véritable "imbroglio". Une pétition commune avec la FEP et la CFTC est en cours. Enfin le SPELC continue de demander "de dissocier le contrat des enseignants de celui de l'établissement", de façon qu'il soit directement "lié à l'Etat employeur", et puissent passer dans l'enseignement public (voir aussi ToutEduc ici).

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →