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Rythmes : "consensus" à Toulouse sur la semaine de 4,5 jours

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 01 septembre 2017.

"Pour l'instant, nous n'avons pas eu beaucoup de remous, les conseils d'école qui en ont débattu à la fin de l'année scolaire 2016-2017 ont été en majorité favorables à son maintien, et à Toulouse il y a un consensus des professionnels, des parents, des politiques sur ce sujet : nous avons décidé de maintenir la semaine de 4,5 jours." C'est à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, qui s'est tenue dans le nouveau groupe scolaire Niboul à Borderouge ce vendredi 1er septembre 2017, que le maire de Toulouse s'est exprimé sur les rythmes scolaires. "Certes, il y a des conseils d'écoles chaque année mais la collectivité, du fait de son vécu et de son caractère pionnier en la matière ne souhaite pas un retour à la semaine de 4 jours", précise encore Jean-Luc Moudenc, interrogé sur d'éventuels changements qui pourraient intervenir à la rentrée prochaine. Et ce, même "si tout cela a un coût". Ce coût s'élève à 43,5 millions d'euros par an, sachant, précise encore le maire, "que les tarifs du périscolaire sont les moins chers de France pour les familles", soumises à une participation de l'ordre de 4 %, alors que 72 % de la dépense est prise en charge par la Ville, 20 % par la CAF et 4 % par l'État.

Le maire rappelle que la Ville était "avant-gardiste" en termes d'offre périscolaire et qu'elle avait opté pour la semaine à 4,5 jours bien avant la réforme Peillon. "Nous avons soutenu très tôt le projet d'avoir un temps périscolaire dans toutes les écoles de Toulouse [260, NDLR], tantôt en s'appuyant sur les associations, tantôt en fonctionnant en régie. D'ailleurs toutes les maternelles fonctionnent en régie et nous sommes la première ville de France à être totalement dotée de CLAE (centres de loisirs associés à l'école)." La généralisation des CLAE avait été engagée en 2001 et finalisée en 2007. "Une politique avant-gardiste qui nous a permis, lors de la réforme Peillon, de ne pas être pris de court puisque nous avions un bassin d'éducateurs et de compétences solide et étayé", poursuit Jean-Luc Moudenc. Une évaluation conduite auprès de 39 familles et 700 enfants a fait apparaître des taux de satisfaction, concernant les activités proposées en périscolaire et les animateurs, compris entre 89 et 92 %.

Des "innovations" éducatives reconnues au niveau européen

Au-delà du quantitatif, les représentants municipaux ont tenu aussi à présenter le travail mené sur "la qualité de l'offre éducative", dont le contenu est "retravaillé" régulièrement, précise l'adjointe au maire en charge de l'éducation, Marion Lalane de Laubadère. Parmi les innovations issues de l'élaboration du PEDT (Projet éducatif de territoire) signé en 2014, figure notamment la création, en 2015, d'un "Parlement éducatif" auquel sont "invités" tous les partenaires de "l'alliance éducative toulousaine", équipes pédagogiques, d'animations, parents, services de la ville, "pour discuter de tous les temps des enfants, scolaire, périscolaire mais aussi temps à la maison, les échanges pouvant porter aussi sur le coucher, la parentalité, etc., tout ce qui concerne le bien-être des enfants". Cette instance, qui compte aujourd'hui 190 membres, a notamment permis à la Ville d'être retenue par l'Institut européen d'administration publique parmi les 34 meilleures pratiques européennes de service public en matière de politique éducative (EPSA 2017). Elle doit recevoir le Certificat des meilleures pratiques européennes le 22 novembre prochain à Maastricht.

Le PEDT contient une autre "originalité", selon l'adjointe : un "volet interne". Y a en effet été formalisée une charte des métiers de l'éducation. Elle avait pour objectif de définir la réorganisation du temps de travail des agents, de clarifier les rôles et d'assurer une présence d'agents qualifiés sur l'ensemble de la journée. La charte, travaillée durant un an et demi avec les 2 800 agents concernés auprès de qui les services ont recueilli les besoins et attentes, entre en vigueur à cette rentrée. "Cela va changer la qualité de vie au travail, dans l'intérêt des enfants. Car il y aura ainsi moins d'absentéisme, donc un meilleur accueil de ces derniers."

Concernant la "qualité de l'accueil", la Ville a fait aussi le choix d'avoir autant d'ATSEM que de classes (la loi en prévoit une par école). À titre de comparaison, l'adjointe en charge de l'éducation cite Lyon "qui compte à peu près le même nombre d'élèves et d'écoles, et emploie un peu moins de 500 ATSEM alors que Toulouse en compte un millier".

Baisse des contrats aidés : la Ville peu impactée pour l'instant pour l'offre périscolaire

Interrogé également sur la baisse programmée des contrats aidés, le maire a affirmé qu'elle devrait peu affecter l'offre périscolaire, au moins cette année. Seule la Direction de l'éducation en compte 60, dont le terme, pour la plupart, n'échoira pas avant 2019. Les animateurs recrutés pour le périscolaire assuré en régie municipale le sont sous contrats temporaires d'animation, donc pas "concernés". Concernant les associations, la mairie dit avoir lancé un travail pour avoir des remontées en la matière, sachant, précise l'adjointe, que les FRANCAS n'ont pas de contrats aidés, mais qu'il y a des incertitudes concernant d'autres fédérations comme Léo Lagrange. La mairie dit vouloir de toute façon maintenir son engagement pour cette offre éducative. Elle dit, à titre d'exemple, avoir "intégralement compensé" l'an passé les baisses des aides de la CAF versées aux associations.

La Ville accorde par ailleurs aux écoles des dotations "identiques" pour les maternelles et les élémentaires et dont les montants restent "inchangés", "alors que les autres Villes sont plutôt dans un courbe dégressive" et font souvent le choix de les différencier, fait remarquer Jean-Luc Moudenc : 65,50 euros par enfant et par an et 67,50 euros en REP et REP+ (41,5 et 46,9 euros à Lyon ; 37 et 48,7 à Bordeaux ; 46,9 à Marseille). La mairie attribue également une dotation de 460 euros par création de classe de maternelle, "ce qu'aucune autre Ville ne fait", assure le maire. Cette année, les 260 écoles de Toulouse accueilleront à la rentrée 34 200 élèves (contre 33 664 l'an passé). L'éducation constitue le premier poste budgétaire municipal : 179 millions d'euros ont été consacrés à ce poste en 2017.

Camille Pons

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