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Jean-Michel Blanquer veut ne rien faire "dans la précipitation" (Acteurs publics)

Paru dans Scolaire le vendredi 01 septembre 2017.

Interrogé par nos confrères du site "Acteurs publics", Jean-Michel Blanquer affirme à plusieurs reprises qu'il entend "poursuivre un travail serein avec les syndicats", ne rien faire "dans la précipitation", regarder "tranquillement" certains sujets, avoir recours "à une approche dialectique sachant prendre en considération ce qu’il y a de meilleur dans les différentes propositions qui semblent s’opposer". Si, pour l'essentiel, le ministre de l'Education nationale renvoie donc au résultat de discussions à venir, il indique sur plusieurs thèmes vers où il veut aller. 

En ce qui concerne la dépense publique, il constate que "la France dépense plus que la moyenne de l’OCDE pour le second degré (collèges et lycées)", mais moins pour le 1er degré: " Nous devons transformer, dépenser mieux", et il évoque "plusieurs pistes qui permettent d’améliorer notre système, sans toucher nécessairement au temps d’enseignement", mais ne cite à ce sujet que "la réforme du baccalauréat". A l'inverse, il annonce vouloir faire "des investissements pour donner plus d’efficacité à notre système, comme sur la formation des professeurs, la gestion des établissements". Il annonce "des créations de postes dans le premier degré en 2018", pour lesquelles "les discussions sont en cours".

De "véritables régions académiques" ?

Interrogé sur l'organisation de la réunion des recteurs, "ouvertement critiquée pour son inutilité" selon nos confrères, il "compte organiser plus de réunions délocalisées" et y convier "des invités", notamment les Drac [directions régionales des affaires culturelles). Par ailleurs, il engagera la réflexion "dans quelques régions expérimentales" sur la possibilité d'aboutir "à de véritables régions académiques dans les temps à venir".

Il est par ailleurs favorable, pour les hauts fonctionnaires, à une mobilité entre "fonctions locales et fonctions nationales". Il est "assez attaché au fait que les recteurs aient une légitimité académique", et semble donc exclure un élargissement du vivier de recrutement au-delà des 20 % de recteurs qui ne disposent pas d’une habilitation à diriger des recherches (HDR). Il considère que leur "mode de recrutement et de préparation à la fonction doit cependant changer".

Transformer l'enseignement professionnel

"Attaché à un cadre national", il ne défend pas l'idée "d’agences régionales d’enseignement", mais estime qu'il "faut créer des coopérations avec les collectivités locales, aller vers plus de déconcentration aussi, en donnant plus de pouvoirs aux recteurs, aux inspecteurs d’académie, aux chefs d’établissement et aux équipes", développer "les partenariats avec les acteurs économiques régionaux". Il ajoute que "le potentiel de l’enseignement professionnel est considérable" et que "sa transformation est une clé de la réussite d’une grande politique de l’emploi". Il reprend à son compte les "campus des métiers" : "l’idée était bonne" et "nos marges de progrès en la matière sont considérables".

Autre sujet abordé dans cet entretien, la gestion des ressources humaines. Le ministre "compte poursuivre un travail serein avec les syndicats" sur le dossier de l’évaluation des enseignants. Il semble s'interroger sur "certains des aspects de la gestion du recrutement des enseignants dans le second degré", mais la régionalisation des concours n'amènerait-elle pas "la majorité des candidats" à postuler "aux mêmes endroits"? Le ministre est en revanche clairement favorable à l'extension des "postes à profil" pour favoriser "la constitution d’équipes pérennes dans les établissements" qui accueilleraient "des professeurs volontaires plutôt que des gens qui seront malheureux d’être là".

Les activités culturelles et sportives l'après-midi ?

De même, le ministre aimerait "que les professeurs puissent avoir la possibilité de changer de rythme pour rencontrer d’autres acteurs, internationaux ou économiques, au cours de séjours sabbatiques" et puissent "enseigner en deçà de [leurs] obligation[s] horaire[s] hebdomadaire[s] durant quelques mois pour mener un projet, et compenser par la suite ce temps d’une autre manière", mais il n'annonce pas de négociations sur ce point, tandis que la question des barèmes d’avancement [et des points pour les mutations, ndlr], qui place le ministère dans une situation d'illégalité soulignée par le Conseil d'Etat constituera un sujet de discussion avec les syndicats, sans précipitation, mais durant cette année scolaire.

Sur les rythmes, le ministre indique que les discussions doivent porter "sur les vrais sujets, les vrais enjeux, tel le contenu des heures de travail", par exemple consacrer les heures de l’après-midi "aux activités culturelles et sportives". Si "les congés estivaux ne sont donc pas [s]on premier sujet de préoccupation", il estime que "les deux semaines de vacances à la Toussaint méritent à tout le moins une évaluation".

Les propos du ministre ont été recueillis par Pierre Laberrondo et Soazig Le Nevé (ici)

 

 

 

 

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