Université d'été du CNESCO : J-M Blanquer récuse toute accusation de "scientisme"
Paru dans Scolaire le mardi 29 août 2017.
Jean-Michel Blanquer revendique "un esprit scientifique", mais ajoute aussitôt qu'il convient d'agir avec "humilité" et il récuse toute accusation de "scientisme". L'éducation ressortit aux sciences humaines, "la plus importante", "la plus complexe". La "reconquête de la confiance" passe par l'apport des sciences et par l'évaluation des politiques publiques, mais elle doit tenir compte "des alchimies humaines". Le ministre de l'Education nationale intervenait en clôture de l'université d'été du CNESCO, ce 29 août, dans l'enceinte du Conseil économique, social et environnemental, qui jouera un rôle important dans l'organisation de la concertation sur "le temps et l'espace de l'enfant" (voir ToutEduc ici).
S'agissant du Conseil national d'évaluation du système scolaire, le ministre a évoqué "une certaine robustesse de ses travaux qui a commencé à se manifester", d'autant qu'il a permis "l'institutionnalisation de l'évaluation". Il a également évoqué la qualité du travail de la DEPP [le service statistique et d'évaluation de l'Education nationale], laquelle sera "encore meilleure". De même, il a rendu hommage à "la magnifique trajectoire" des deux inspections générales à qui il a demandé de lui proposer une "vision renouvelée" de leur rôle, notamment dans l'aide à l'élaboration des projets éducatifs des territoires [les PEDT].
A l'occasion de cette intervention, le ministre a parlé de l'éducation prioritaire, "nécessaire mais pas suffisante" puisque la difficulté scolaire se trouve aussi hors des réseaux, il plaide donc pour "plus de souplesse" et la prise en compte des individus. Il a dit toute l'importance qu'il attachait à l'école maternelle, et à son rôle pour lutter contre "la première des inégalités" qui porte sur le langage, tout en soulignant que cela passe par le souci de l'épanouissement de l'enfant, la sociabilité, le jeu, la musique... Il est également revenu sur les CP à 12, un sujet sur lequel il aimerait "une atmosphère d'unanimité nationale". Il reconnaît d'ailleurs à ce sujet qu'il n'aurait pas tenu le même discours "10 ou 12 ans plus tôt", mais "entretemps, j'ai vu et j'ai lu des choses", ajoute-t-il.
Il situe d'ailleurs ce dispositif dans un projet politique, passer d'une "société de défiance" à une "société de confiance". Il précise que "nos concitoyens veulent un discours de la preuve", car c'est la transparence qui confère la légitimité et l'autorité.