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Neurosciences et éducation : le cas des "fonctions exécutives" de l'enfant (revue de l'ANAE)

Paru dans Scolaire le mardi 11 juillet 2017.

Aucune des disciplines regroupées sous le terme de sciences cognitives, psychologie du développement, philosophie, linguistique, anthropologie, intelligence artificielle, neurosciences "ne peut prétendre répondre, à elle seule et de manière sérieuse, aux défis de l'éducation", écrit Edouard Gentaz dans son éditorial du dernier numéro de l'A.N.A.E. Ce propos est immédiatement illustré par le dossier que propose la revue consacrée à une "approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant". Les "fonctions exécutives" de l'enfant sont en effet celles qui lui donnent "la possibilité de jouer mentalement avec des idées, de [s'] adapter aux changements vite et en souplesse, de prendre le temps de réfléchir à la prochaine étape, de résister aux tentations, de rester concentré et de faire face à des défis nouveaux et imprévus".

Ces fonctions, et leurs troubles se retrouvent chez l'adulte, mais les perturbations de leur développement "sont fréquentes chez l'enfant", notamment dans le cas de lésions cérébrales acquises. Elles sont toutefois "difficiles à dissocier des comportements typiques des enfants" qui sont "de facto dysexécutifs" puisqu'ils sont "par définition peu organisés" et "qu'ils présentent des difficultés pour s'empêcher de réagir sur un mode impulsif...", écrivent A. Roy, V. Lodenos, N. Fournet, D. Le Gall, J-L Roulin dans une contribution dont le titre dit bien la difficulté dans laquelle se trouvent les sciences cognitives, "entre avancées scientifiques et questionnements".

 Un aspect "froid", un aspect "chaud"

Les auteurs distinguent un aspect "froid" de ces fonctions, "le versant cognitif", qui "joue un rôle primordial dans la mise en place et l'élaboration des savoir-faire de l'élève", et un aspect "chaud", davantage lié au savoir-être. C'est une chose que de pouvoir dire que la prise de la Bastille a eu lieu le 14 juillet 1789, c'en est une autre d'en expliquer le déroulement chronologique, "d'effectuer une analyse critique des actes et faits historiques". Cette seconde étape du travail scolaire suppose "des capacités à pouvoir aborder la question selon différents points de vue, ainsi que l'aptitude à développer une idée tout en étant suffisamment 'souple' mentalement pour envisager son vis-à-vis ou accepter une critique de ses propos". Autrement dit, l'école convoque l'ensemble des "fonctions exécutives".

Quand peut-on parler de trouble de leur développement au regard de la maturation cérébrale, mais aussi de la qualité de la relation de l'enfant avec ses parents ou de la culture dans laquelle il grandit ? Or les conséquences scolaires sont multiples. "Un excès ou un défaut d'inhibition impacteront non seulement le comportement de l'élève, son rapport au groupe, aux adultes, mais aussi aux apprentissages." Le diagnostic est essentiel, mais le spécialiste doit distinguer chacune de ces fonctions alors que ni leur définition ni les critères d'évaluation ne sont stabilisés.

A.N.A.E., n° 146, "Les fonctions exécutives ches l'enfant", dossier coordonné par Catherine Billard, www.anae-revue.com, le numéro 147 sera consacré aux "dyslexies-dysorthographies".

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