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Toulouse : davantage de mal-être chez les filles et les collégiens de niveau socio-économique faible

Paru dans Scolaire le jeudi 06 juillet 2017.

"Près de 9 collégiens de l'académie de Toulouse sur 10 se perçoivent en bonne ou excellente santé, plus de 8 sur 10 expriment une satisfaction élevée vis-à-vis de leur vie actuelle et ont confiance en l'avenir" et "plus des trois-quarts sont dans un état de bien-être." Ces résultats de la dernière enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) concernant l'académie de Toulouse sont globalement positifs, à l'exception près, peut-on lire sur l'une des fiches d'analyse des données recueillies en 2014, que "tous ces indicateurs sont dégradés chez les filles". Ces premières fiches d'analyse viennent d'être publiées sur le site du rectorat de Toulouse ainsi que sur celui de l'ORSMIP (Observatoire régional de santé en Midi-Pyrénées), qui a également contribué à l'analyse avec l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Pourtant ici, les collégiens se distinguent de l'ensemble des jeunes français par un meilleur équilibre alimentaire (69,7 % déclarent manger quotidiennement des fruits ou des légumes, contre une moyenne nationale de 63,6 % et 22,1 % contre 28,2 % consomment quotidiennement des boissons sucrées). Et, même si la consommation des écrans reste "au-delà des seuils recommandés aux adolescents" (près de 9 collégiens sur 10 passent plus de 2 heures par jour devant un écran), la moyenne hebdomadaire se situe aussi en dessous de la moyenne nationale (6h48 contre 7h48), quel que soit le type d’activité sur écran.

Des plaintes "psychologiques et somatiques" plus fréquentes chez les filles

Pour autant, les filles se perçoivent en moins bonne santé, ont une perception de leur vie moins bonne, rapportent plus de plaintes psychologiques et/ou somatiques et présentent plus de symptômes de type anxiodépressif que les garçons. Ainsi, la proportion de filles en situation de bien-être semble diminuer avec l'avancée dans la scolarité même si elles sont plus nombreuses en 6e à se déclarer en situation de bien-être (81,2 % contre 78,4 % chez les garçons). Ces pourcentages s'élèvent respectivement ensuite à 70,08 contre 82 % en 5e, 70 contre 73,4 % en 4e et 68,1 % contre 77,7 % en 3e.

Les "plaintes d'ordre psychologiques et somatiques" augmentent aussi chez les filles sur le même laps de temps, tandis que l'évolution est stable chez les garçons. Les écarts pour certains de ces symptômes peuvent être importants : 29,3 contre 15,5 en ce qui concerne la nervosité, 42 contre 25 pour les difficultés à s'endormir, 21,7 contre 7,9 pour le mal au ventre et 20 contre 9 pour la déprime. Les auteurs font la même observation pour le stress (26,6 % en 6e contre 42,1 % en 3e), "alors qu’aucune évolution n’est observée chez les garçons au fur et à mesure des années". Les filles déclarent aussi davantage que les garçons des symptômes de type anxiodépressif (3 contre 1,8). Des écarts importants sont observés pour la tristesse (37,1 % chez les filles 15,3 % chez les garçons), l'envie de mourir (20,8 % contre 7,3 %) et le découragement (42,2 % contre 21,6 %).

De moins bons indicateurs lorsque le niveau socio-économique familial est bas

Enfin, alors qu'elles sont "significativement" plus nombreuses à aimer l'école (73,3 % contre 61,7 % des garçons), ce sentiment "se dégrade" aussi entre la 6e et la 3e (proportion approximativement divisée par 3 entre ces niveaux, de 39,5 % à 14 %), "diminution significative" qui "n'est pas autant observée chez les garçons".

Notons que beaucoup de ces ressentis s'observent aussi chez les élèves issus de familles présentant les situations socio-économiques les moins favorables. Ces derniers ont une moins bonne perception de leurs résultats scolaires, comme les filles, ils présentent davantage de signes de mal-être et de souffrance psychique que les élèves de niveau socio-économique familial élevé (3,2 symptômes pour le niveau socio-économique bas, 2,6 au niveau moyen et 1,9 au niveau élevé), ces mêmes élèves sont plus déprimés (21 % bas, 5,8 % moyen, 9,8 % élevé), sont plus concernés par les difficultés à réfléchir et le sentiment de ne pas s'en sortir à l’école. Mais, nuancent les auteurs, pris dans leur ensemble, les indicateurs montrent que l’état de santé mentale des adolescents de l'académie en 2014 est comparable au reste de la France.

En 2014, 1 426 collégiens répartis dans 34 collèges de l'académie de Toulouse ont répondu à cette enquête, menée dans 42 nations et qui porte sur les comportements des jeunes en matière de santé et leurs déterminants. En France métropolitaine, 7 023 autres collégiens scolarisés dans 169 collèges y ont participé. Trois autres dimensions sont "en cours d'analyse" pour l'académie de Toulouse : Expérimentation de substances psychoactives ; Relations amoureuses et sexualité ; Brimades, harcèlement à l'école, violences.

La fiche sur la santé mentale des collégiens en Haute-Garonne (ici)

La fiche sur les habitudes alimentaires des collégiens en Haute-Garonne (ici)

La fiche sur le vécu des collégiens en Haute-Garonne (ici)

Camille Pons

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