Dédoublement des CP : suppression des postes "plus de maîtres que de classes" en Haute-Garonne
Paru dans Scolaire le mercredi 05 juillet 2017.
Le DASEN de Haute-Garonne ne revient pas sur sa décision de supprimer les 22,5 postes dédiés au dispositifs "Plus de maîtres que de classes" (PDMQDC) des REP+ dès la rentrée prochaine pour les affecter au dispositif CP à 12, malgré deux mouvements de grève à l'appel du SNUIPP, les 20 et 29 juin 2017, ponctués de rassemblements devant le rectorat et des établissements scolaires. Cette décision, dénoncée par la section départementale du SNUIPP depuis début juin (ici) est l'une, selon le syndicat, des plus "précipitées" et des plus "brutales" observées en France. "Certains ont tout de même attendu les législatives, même si ça ne changeait pas grand chose ensuite", explique à ToutEduc Alexia Seguin, la co-secrétaire départementale du syndicat. "Et d'autres n'ont pas fermé les postes des PDMQDC mais ont réorienté leurs missions exclusivement sur les CP alors que celles-ci pouvaient les amener à intervenir sur tout le cycle 2 (du CP au CE2) et, en fonction des besoins, parfois sur le CM1 et CM2, voire sur les grandes sections de maternelle pour faire le lien avec le CP."
"Le DASEN nous a expliqué qu'il n'y avait pas d'autres solutions que de redéployer ces postes", poursuit-elle. "Sinon, il fallait amputer la brigade départementale de remplacement. Dans le département, au regard de l'effectif des CP en REP+, il lui fallait ouvrir 29 classes pour constituer les CP à 12. Il a donc décidé de fermer 22,5 postes de PDMQDC et amputé la dotation du département de 7 postes. Elle ajoute que ces dotations vont manquer à la rentrée, "par exemple pour ouvrir des postes dans des écoles maternelles où l'on se retrouvera avec plus de 31 élèves par classe, ou pour favoriser l'inclusion des enfants handicapés. Les CP à 12, c'est au détriment de toutes les classes."
"Une mesure à moyens constants : un impact à terme sur toutes les écoles"
Des écoles, hors éducation prioritaire, s'étaient d'ailleurs ralliées aux appels à la grève lancés par le SNUipp et avaient fermé, comme l'école Calas-Dupont à Toulouse le 20 juin, et l'école élémentaire Damase Auba à Castanet le 29 juin. Des écoles qui "ont pris conscience", analyse la co-secrétaire départementale, "que ce dispositif, parce qu'il doit se mettre en place à moyens constants, aura des conséquences sur tous les établissements du département quand il montera en charge".
Le deuxième appel à la grève a été moins suivi que celui du 20 juin (40 personnes présentes au rassemblement devant le rectorat contre 200 la première fois, 40 personnes à l'assemblée générale contre 100 le 20 juin, 4 écoles fermées contre 13 le 20 juin). Mais s'il témoigne d'une certaine "résignation", les personnels n'en sont pour autant pas moins "en colère", estime Alexia Seguin.
Des mobilisations prévues dans d'autres départements pour la défense du PDMQC
Un autre rassemblement s'est tenu à Toulouse hier, mardi 4 juillet 2017, en fin d'après-midi devant le collège Bellefontaine, où l'inspectrice de circonscription avait convié à une réunion d'information les parents concernés par le futur dispositif de dédoublement des CP. Dans l'attente des décisions concernant une stratégie nationale à ce sujet, décisions qui pourraient être prises par le conseil national du syndicat qui doit se réunir mi-août, des actions et mobilisations se mettent en place dans d'autres départements selon les informations données par le SNUIPP 31, notamment en Seine-Saint-Denis, à Nice ou encore dans le Rhône où un appel à la grève a été lancé pour le 4 septembre, jour de la rentrée, pour défendre le PDMQDC.
"On assiste très clairement à une marche forcée de toutes les équipes", estime Alexia Seguin. Au-delà des postes de PDMQDC qui sont supprimés, les écoles se heurtent aussi à des problèmes de locaux qui risquent d'aller croissants puisque le dispositif de dédoublement de classes devrait concerner, à la rentrée suivante, également les CE1 des REP+ ainsi que les CP et CE1 des REP. Actuellement, selon le SNUIPP, deux écoles à Toulouse n'ont pas les locaux pour mettre en œuvre la mesure : l'école Ernest Renan pour laquelle choix a été fait de mettre en œuvre des CP à 24 avec deux enseignants, ainsi que l'école Didier Daurat, pour laquelle la solution n'est pas encore connue du syndicat.
Camille Pons