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Jean-Michel Blanquer insiste sur les "éléments de continuité" (audition au Sénat)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 28 juin 2017.

Jean-Michel Blanquer, entendu par la commission des affaires culturelles du Sénat ce 28 juin a insisté sur les "éléments de continuité" entre sa politique et celle de ses prédécesseurs. Il cite la lutte contre le décrochage, la mallette des parents, les expérimentations relatives à la mixité sociale, l'accueil des moins de trois ans... Il refuse le terme de "détricotage" des réformes antérieures, "nous gardons ce que nous considérons comme positif", notamment la marge de 20 % d'autonomie des collèges... Et surtout, il ne désespère pas d'aboutir à "un consensus autour de l'école", en "faisant participer la société à la définition des enjeux" et en s'appuyant sur les acquis de la science, notamment des sciences cognitives, sur les comparaisons internationales, sur l'expérience, y compris l'expérience multiséculaire de l'école française, sur les expérimentations... Il considère que "le débat public pourrait être davantage éclairé".

Implicitement, il reconnaît que les premières mesures prises le sont rapidement, parce qu'elles correspondent "à des promesses présidentielles", et qu'il a voulu démontrer qu'il n'y avait pas "d'impuissance publique", mais il s'engage devant les sénateurs à ce que les suivantes soient précédées de "discussions" et de groupes de travail.

Le ministre de l'Education nationale a d'abord passé en revue les quatre premières mesures qu'il a prises, et, à cette occasion, a fait plusieurs annonces.

Le dédoublement des classes de CP en REP+, qui sera suivi de ce même dédoublement pour l'ensemble des CP et CE1 de REP l'an prochain, n'est que "la pointe avancée" d'une politique plus générale de lutte contre les inégalités, essentiellement pour ce qui touche au langage, qui concerne aussi les maternelles et même les 0-2 ans. Dans 70 % des cas, les dédoublements prévus pour la rentrée se feront, ailleurs, le "plus de maîtres que de classes" permettra qu'il y ait deux enseignants dans la même classe. Une évaluation du PDMQDC sera disponible avant la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. Il n'est pas mis en extinction ("encore un élément de continuité"), mais réduit. Les maîtres qui travailleront en CP seront tous "des enseignants confirmés". Ils bénéficieront d'une formation "dense et intense". Le ministre précise qu'une classe de CP peut atteindre 15 élèves et que le chiffre de 12 n'est pas "un dogme".

A propos du dispositif "devoirs faits", le ministre évoque le rôle des assistants d'éducation pour lesquels il annonce qu' "il y aura des évolutions", car "on peut les utiliser mieux" et leur expérience doit constituer "un atout pour devenir professeur" (au lieu d'être un handicap comme actuellement). Ils pourraient jouer un rôle pour renforcer le lien entre le second et le premier degré. Le ministre confirme par ailleurs que c'est le chef d'établissement qui recrute et paie les intervenants. Il annonce "une charte à venir".

S'agissant des collèges, les mesures prises ne sont "qu'une étape vers un nouveau collège" qui passe par "la personnalisation des parcours" et l'épanouissement des élèves. Le ministre fait remarquer qu'il n'a pas supprimé les EPI ni l'accompagnement personnalisé. Il ajoute que "nous n'avons pas encore une réelle éducation prioritaire". 

S'agissant du décret sur les rythmes scolaires, dont la sénatrice Françoise Cartron souligne qu'il met les maires en grande difficulté, puisqu'ils "ne savent plus comment résister aux pressions des enseignants et des parents", tandis que Jean-Claude Carle rappelle les conclusions du groupe de travail sénatorial (voir ToutEduc ici), Jean-Michel Blanquer rappelle qu'il s'agit d'une promesse présidentielle, qu'il n'incite pas au retour à la semaine de 4 jours, qu'il faut "garder ce qui marche", et notamment les PEDT (projets éducatifs de territoire) dont la qualité peut être améliorée. Certains sont "encore un peu formels". Le Premier ministre devrait annoncer "dans peu de temps" sa décision sur la pérennisation du fonds de soutien, à laquelle le ministre est favorable. La CNAF serait de même disposée à simplifier l'accès aux aides. 

Interrogé sur les expériences de mixité sociale dans les collèges, J-M Blanquer, qui s'y dit attaché, insiste sur l'intérêt de "créer des éléments d'attractivité dans les établissements en difficulté" pour "favoriser le retour des classes moyennes", mais il met en garde contre "les fuites vers l'enseignement privé".

Sur le "bac - 3 / bac +3", il travaille avec son homologue en charge de l'enseignement supérieur, et veut "redonner tout son sens" au baccalauréat, de façon qu'il soit utile à la réussite des étudiants. Mais à ce sujet, il évoque aussi l'importance de "l'école du socle", autre supet de continuité des politiques.

Un sénateur fait un éloge des "conventions ruralité", le ministre ne s'engage pas, il faut tenir compte des "réalités budgétaires", mais il est "d'accord avec l'esprit des questions" posées, et il fait l'éloge des écoles rurales, qui "réussissent mieux" que d'autres, contrairement aux collèges.

Quant aux programmes et au Conseil supérieur des programmes, "c'est un sujet sur lequel [il va] travailler".

A noter que le ministre a évoqué un "budget constant" pour l'Education nationale.

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