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Petite enfance : l'OCDE plaide pour une approche intégrée de l'éducation des 0-6 ans

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 21 juin 2017.

"On a pris conscience que l'éducation et l'accueil des jeunes enfants assurent aux apprentissages une assise indispensable et favorisent l'acquisition de compétences qui se révèlent déterminantes pour réussir dans la vie", en termes de réussite scolaire, mais aussi de santé, de risques d'obésité par exemple, estime l'OCDE qui publie pour la première fois, ce 21 juin, ses "indicateurs clés" sur l'EAJE (cette éducation et cet accueil). Eric Charbonnier, auteur principal du rapport, ajoute que la perception n'était pas la même il y a 20 ans. Cette éducation précoce "a suscité une attention plus forte au niveau politique à travers le monde au cours des deux dernières décennies". On a en effet assisté depuis à un changement de société. En Arabie saoudite, le taux de fertilité est passé de plus de 7 enfants par femme en 1970 à moins de 3, la France est encore un des rares pays européens à assurer le renouvellement des générations, et tous les pays européens sont passés sous la barre... En même temps, le taux d'activité des femmes a sensiblement augmenté.

Par ailleurs, les progrès de la science ont montré que la sensibilité cérébrale atteint un pic avant trois ans, et diminue ensuite. C'est notamment le cas du "contrôle émotionnel" pour lequel c'est entre un et deux ans que la plasticité est maximale, elle faiblit considérablement dès trois ans. Les courbes sont décalées et la décroissance est moins brutale pour le langage, les relations sociales et les nombres, mais les possibilités régressent dès 4 ans.

Un même ministre pour tous les moins de 6 ans ?

Comparer la situation française à celle des autres pays de l'OCDE met en évidence des spécificités. La France est certes encore première pour la scolarisation des enfants de 3 ans, mais de nombreux pays la rattrapent. Si on considère les dépenses annuelles par enfant, elles sont inférieures à la moyenne de l'OCDE. L'accueil des moins de trois ans n'est en effet que très peu comptabilisé. Il est éclaté entre crèches, assistantes maternelles, parfois associées dans un relais, garde à domicile et garde par la famille. Les textes officiels ne définissent pas de cadre national, ils posent des objectifs en termes de bien-être et de santé, mais pas d'éducation. Il ne s'agirait évidemment pas de définir un programme sur le modèle scolaire, mais de favoriser l'échange de bonnes pratiques pour le soutien aux potentialités en matière de dévoloppement psychomoteur, du langage...

Les pays qui ont adopté un système intégré pour tous les moins de 6 ans, comme l'Australie, l'Autriche, le Danemark, la Finlande, la Norvège, le Chili..., avec un même ministre comme au Québec, ont de meilleurs résultats que ceux qui ont deux systèmes distincts, comme l'Italie ou le Japon. Ces deux pays songent d'ailleurs à évoluer sur ce point. C'est n'est pas le cas de la France, mais le renouvellement de la COG (convention d'objectifs et de gestion) de la CNAF (la Caisse nationale des allocations familiales) pourrait être l'occasion d'une réflexion sur l'équité et sur la qualité de nos systèmes d'accueil de la toute petite enfance et sur la formation des professionnels. La feuille de route du ministère des Affaires sociales, dont dépend maintenant la petite enfance, est davantage axée sur le bien-être que sur l'éducation, même si elle évoque un élargissement de l'horizon d'expérience sensorielle (voir ToutEduc ici)

Impliquer les parents dans les transitions

En ce qui concerne notre école maternelle, la France se distingue par un âge relativement élevé de ses enseignants qui sont un tout petit moins souvent qu'ailleurs (sauf aux Pays-Bas), des enseignantes. Leurs salaires en début de carrière sont dans la moyenne, mais ils stagnent ensuite, et surtout, les taux d'encadrement ne sont pas satisfaisants, même en comptant les ATSEM dont la formation n'est, de plus, pas toujours adéquate.

Et surtout, autre défi auquel nous sommes confrontés comme bien d'autres pays, la nécessité d'améliorer les transitions entre la crèche (ou tout autre mode d'accueil) et la maternelle, puis entre la maternelle et le cours préparatoire, d'y sensibiliser les parents et de les impliquer davantage, "en particulier les parents de milieux défavorisés". 

Le dossier complet ici

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