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"Mettre le visiteur (et l'éducation) au centre", mot d'ordre de tous les musées du monde

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 20 juin 2017.

Le Louvre avait, dès l'origine en 1793, pour objet l'éducation .... mais uniquement celle des artistes. Il n'était ouvert au public qu'un jour par semaine. Aujourd'hui, l'éducation du public, et notamment des jeunes est "une priorité absolue", explique Jean-Luc Martinez. Le président-directeur du Louvre clôturait, hier 19 juin, la première journée du passage du "Communicating the Museum Conference", une organisation privée qui réunit à Paris quelque 320 professionnels de 30 nationalités autour d'une question, "le pouvoir de l’éducation" pour cette session. La prochaine aura lieu à Los Angeles au mois de novembre.

Pour Jean-Luc Martinez, chaque musée a son objet. Le  Louvre d'Abou Dabi doit constituer un pont entre les cultures asiatiques, africaines, européennes, américaines, orientales et constituer "un musée global" tandis que Le Louvre à Lens doit "casser la distance" entre les oeuvres et un public qui n'a pas les codes de la culture classique. Mais cette adaptation suppose de "balayer les vieilles lunes" pour "donner envie". Comme dans une entreprise de séduction, c'est "au musée de faire le premier pas", de "donner envie".

"Amusant, intéressant, interactif"

Tous les orateurs, d'une façon ou d'une autre, proposent de "changer les règles du jeu", de "sortir du moule", comme le fait celui d'Aarhus, au Danemark, notamment avec son système d' "eye catcher" qui permet au visiteur de voir sur quelles parties du tableau son regard s'est attardé, et c'est parfois assez amusant. Il a aussi consacré un espace à la "santé mentale" de tout un chacun. Le musée doit être "amusant, intéressant, interactif" ajoute Mark Goggin (Sydney Living Museums), provoquer la surprise et amener un changement de regard, précise Catherine Saurais (Musée d'entreprise Nestlé, à Vevey), c'est un lieu de promenade, de rencontre, d'échanges. Certains proposent d'améliorer l'environnement du musée, avec un espace de pique-nique, et pourquoi pas une piscine, d'autres plus simplement de remettre aux enfants des billets gratuits pour qu'ils reviennent avec leurs parents, et tous préconisent d'être davantage attentifs aux besoins des visiteurs. Pourquoi le directeur ne s'obligerait-il pas à boire chaque jour un café avec l'un d'entre eux pris au hasard ?

Au-delà, plusieurs certitudes se font jour. Les outils technologiques constituent une aide précieuse, ils améliorent l'engagement du visiteur et augmentent très sensiblement le temps passé devant chaque oeuvre. Les conservateurs et autres responsables muséaux ne doivent pas "avoir honte de leur expertise", ils ont un savoir et ils doivent contribuer à l'éducation du visiteur. Car oui, les oeuvres sont faites pour tous, mais "on apprend à regarder". Toutefois, le rôle du musée n'est pas celui de l'école, le rapport avec l'oeuvre est d'abord de l'ordre de l'émotion, y compris négative. Beaucoup de touristes venus pour voir La Joconde ont pour première réaction "ah bon, ce n'est que cela !". Mais c'est en partant de cette émotion que peut se construire un dialogue avec l'oeuvre, une intelligence de la beauté, car, insiste Jean-Luc Martinez, "les gens ont envie du beau !"

Et il ajoute qu'il faut très tôt que les enfants voient le musée comme un lieu où l'on se promène. "On peut y venir même avec des tout petits, des 2 - 3 ans..."

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