Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Rythmes scolaires : les sénateurs hostiles au retour à la "semaine Darcos" et à "l'instabilité"

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 08 juin 2017.

Le groupe de travail constitué de 2 sénateurs "Les Républicains", d'un sénateur CRC ("Communiste, républicain et citoyen") et d'une sénatrice R-RDSE (Rassemblement démocratique et social européen) a avancé à ce 8 juin la présentation à la presse des conclusions de son rapport sur les rythmes scolaires qui ne sera publié qu'à la fin du mois. Jean-Claude Carle, Thierry Foucaud, Mireille Jouve et Gérard Longuet indiquent avoir rencontré hier le nouveau ministre de l'Education nationale, lequel s'est montré "ouvert et attentif", alors que le CSE (Conseil supérieur de l'Education) débat aujourd'hui du projet de décret qui autorise le retour à la semaine de 4 journées de 6 heures de classe. Le titre de leur rapport, "Rythmes scolaires : Faire et défaire, en finir avec l'instabilité", en annonce les principales recommandations : "Ne pas revenir à la situation antérieure à la réforme de 2013", ce qui signifierait que "le monde des adultes" l'a emporté sur "les intérêts de l'enfant". "Pour les communes souhaitant revenir à la semaine de 4 jours, [il faudrait] instituer un maximum horaire de 5h30 d'enseignement par jour, impliquant une réduction à due concurrence des vacances scolaires." Parfaitement unanimes, les 4 élus demandent à Jean-Michel Blanquer de "ne pas balayer d'un revers de main", tout ce qui a été accompli avec tant de difficultés.

Après six mois d'auditions et de déplacements, ils ont en effet constaté que "plus ils avançaient, moins ils savaient", tant ils étaient confrontés à des opinions contradictoires, et à la nécessité de prendre en compte les conditions locales. Il est difficile dans le midi de prolonger l'année scolaire au-delà du 30 juin du fait de températures excessives, et dans les stations de ski, de ne pas tenir compte du calendrier des compétitions en hiver. Il s'agit à chaque fois de trouver un point d'équilibre entre les besoins des enfants tels que les médecins et chronobiologistes peuvent les définir, et ceux de l'économie ou de la météorologie. Ils prônent donc des expérimentations et des concertations locales, puisque l'un des principaux acquis de la "réforme Peillon" est d'avoir mis autour de la table enseignants, parents, associations et élus. "Quand le PEDT [projet éducatif de territoire] est bien fait, quand ce n'est pas un formulaire 'pro forma', c'est un outil, un lieu de partenariat."

Les TAP le vendredi après-midi : "une aberration"

Les sénateurs portent un regard sévère sur la réforme Darcos qui n'avait été précédée d'aucune concertation, et sur "la méthode Peillon", puisque celui-ci a voulu "passer en force" et sans inclure dans sa réflexion le calendrier annuel. La mise en place a été "chaotique". Jean-Claude Carle donne l'exemple d'une commune qui est passée d'une réduction de 3/4h de chacune des après-midi la première année, à deux fois 1h1/2 puis à une fois 3h, mais le vendredi après midi, "une aberration" du fait d'un allongement d'un week-end déjà trop long.

Les 4 rapporteurs qui sont aussi les 4 membres du groupe de travail recommandent donc de "passer de la culture de la circulaire à celle du contrat", de fonder toute nouvelle réforme sur "l'expérimentation, l'évaluation et la contractualisation", et de "mener une étude scientifique des conséquences de la réforme sur les apprentissages". Ils ne disposent à ce jour d'aucune évaluation, mais ils ont le sentiment que la réforme a été bénéfique aux élèves les plus âgés, les CM, et qu'elle l'a été moins pour les maternelles. En ce qui concerne la fatigue des enfants, le seul indicateur serait les accidents domestiques en fin de semaine, dont la fréquence n'a pas augmenté.

Des organisations spécifiques pour les maternelles

Il faudrait encore "conserver le principe de la réforme et donner davantage de souplesse aux acteurs locaux", "faire du samedi matin une modalité de droit commun" [actuellement, c'est par dérogation qu'une commune peut substituer le samedi matin au mercredi matin, ndlr], "encadrer strictement la possibilité pour les communes de regrouper l'ensemble des TAP [temps d'activités périscolaires] le vendredi après-midi", "permettre des organisations du temps scolaire spécifiques pour les maternelles"...

Le groupe de travail souhaite également que soit déterminée "une méthodologie nationale de calcul du surcoût lié à la mise en oeuvre de la réforme", que les aides de l'Etat et des CAF soient maintenues pour les communes à 4 jours 1/2 et que soit mis en place "un guichet unique" pour "l'instruction des PEDT et des aides financières". Il insiste de plus sur l'intérêt de formations communes aux enseignants, aux personnels communaux, les Atsem notamment, et aux animateurs, peut-être en libérant un mercredi matin sur 3 ou 4, autant d'heures de classe à récupérer sur les vacances d'été...

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →