Est-il possible de prévenir le décrochage des jeunes enseignants ? (étude)
Paru dans Scolaire le mercredi 31 mai 2017.
Comment prévenir le décrochage des jeunes enseignants ? C’est la question explorée par Thierry Karsenti, directeur du Centre de recherche interuniversitaire canadien sur la formation et la profession enseignante, dans une étude diffusée en mai. Au Canada, près de 25% des nouveaux enseignants quittent la profession au cours des sept premières années.
Le chercheur a analysé l’impact du dispositif d’insertion professionnelle mis en place par la Commission scolaire de Laval pour lutter contre ce phénomène. Toute une palette de mesures sont prévues : divers accompagnements individuels (dont un système de "mentors", assuré par des enseignants d’expérience, présents dans la plupart des écoles), des formations adaptées aux besoins ou aux demandes, des temps d’échanges, ou encore la possibilité de contacter des accompagnants en cas de besoins urgents.
Des mesures qui "répondent fortement aux besoins des nouveaux enseignants"
Au total, 483 enseignants canadiens (401 femmes, 82 hommes) ont été interrogés, dont 358 dans le primaire et 125 dans le secondaire. La quasi-totalité d’entre eux déclarent apprécier ce dispositif. Pas moins de 96% estiment qu’il leur permettra de demeurer dans la profession et plus de 99% jugent qu’il participe aussi à la réussite scolaire des élèves. Thierry Karsenti souligne : "Ces mesures répondent fortement aux besoins des nouveaux enseignants, ce qui illustre possiblement pourquoi ils sont moins de 3 % à songer à quitter la profession."
Interrogés sur les motifs qui peuvent conduire un professeur à abandonner le métier, les sondés citent la gestion de classe, le manque de temps, la lourdeur de la tâche et le stress. Ils jugent que leur formation initiale ne les a pas suffisamment préparés à la gestion de classe, au fonctionnement de l’école et qu’elle a manqué de liens entre théorie et pratique.
Un compte rendu de l’étude est consultable ici
Diane Galbaud