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Fédération française pour l’UNESCO : un nouveau président pour un "laboratoire de la diversité et de la citoyenneté"

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 23 mai 2017.

L'assemblée générale de la Fédération française pour l’UNESCO (Clubs, Associations, Centres et Territoires) s'est conclue, dimanche 21 mai avec l'élection d'Ardiouma Sirima qui est donc le 6ème président de l’histoire de la fédération qui a fêté ses 60 ans l'an dernier. Il succède à Yves Lopez qui occupait cette fonction depuis 2002.

 ToutEduc : Yves Lopez, au terme de ces 15 années de présidence, quels ont été pour vous les éléments les plus marquants ?

Yves Lopez : Des circonstances très préoccupantes, comme la décroissance des subventions, la disparition des postes de mise à disposition (MAD) qui ont conduit la fédération à une situation financière critique. Il a fallu faire beaucoup de pédagogie budgétaire, et ce fut une mutation assez difficile à gérer.

Mais j'ai pu conduire une réflexion sur des choses qui méritaient d'être interrogées, comme le concept de fédération, laquelle doit d'abord être un réseau. Avec une logique d'équipe : un scrutin de liste qui met en place un conseil exécutif. Réseau surtout avec l'apparition d' "associations, de territoires et de centres", alors que jusque là c'était principalement une fédération de clubs. Un concept que j’ai créé et sur lequel je resterai impliqué, c'est le concept de "territoires pour l'UNESCO". Ca a été salué, à l'UNESCO et à la Commission nationale française pour l'UNESCO en d'autres temps, comme un concept extrêmement novateur, parce que global. Il y a les réseaux de l'UNESCO "ville contre le racisme", "ville patrimoine", mais il n'y avait pas de réseau global "territoire pour l'UNESCO".

ToutEduc : quels sont les principaux "territoires pour l'UNESCO" ?

Yves Lopez : Dijon, La Rochelle, la métropole de Rouen, la région Bretagne, et des villes plus petites comme Champagney, Riom, Aurillac, Nevers qui est avec nous ici. C'est une expérimentation qui méritera d'être absolument poursuivie, parce que je crois que la fédération française a inventé quelque chose de très important pour faire vivre les idéaux de l'UNESCO dans la société civile.

ToutEduc : Et au niveau européen et mondial ?

Yves Lopez : Au niveau européen et mondial on a beaucoup donné ! On a beaucoup travaillé à la reconstruction de la fédération mondiale, je m'y suis énormément impliqué. Malheureusement la montagne a accouché d'une souris et la fédération mondiale est toujours une promesse non réalisée. Donc c'est quelque chose qui est à poursuivre et à construire.

ToutEduc : Sur le contenu de l'activité pendant ces 15 ans ?

Yves Lopez : Dans ce qui fait notre spécificité, la spécificité éducative, la légitimité éducative, il y a une meilleure articulation entre l'éducation initiale dans les clubs scolaires (écoles primaires, collèges et lycées) et l'éducation populaire. Je crois que cette spécificité, qui est vraiment identitaire de la fédération française, a été approfondie. On pourrait citer la reconnaissance de l'engagement des jeunes au sein du Conseil de la jeunesse.

ToutEduc : Ardiouma Sirima, pouvez-vous vous présentez ?

Ardiouma Sirima : Je suis conseiller principal d'éducation dans l'académie de Rennes impliqué auprès du recteur dans le CAVL, ainsi que dans le réseau académique des formateurs en développement durable.

ToutEduc: 6ème président de la fédération, avec une équipe nouvelle, quelles sont les principales orientations que vous souhaitez renforcer ou impulser,.... ?

Ardiouma Sirima  : Il y a une vraie remobilisation du réseau. C'est un atout sur lequel j'entends partir avec mon équipe. Qui dit remobilisation dit remise en valorisation de toutes les compétences de la fédération et de ses 200 clubs.

ToutEduc :...mais 130 cotisations. Comment passer la vitesse supérieure ?

Ardiouma Sirima  : A deux niveaux. Le premier c'est de conforter la fédération dans son rôle. Nous avons beaucoup pâti des difficultés comme la non-reconnaissance de ce rôle dans le paysage associatif, que ce soit à l'école, ou dans l'éducation populaire. C'est un premier enjeu : travailler très rapidement avec les ministères, la Commission nationale française pour l'UNESCO, l'UNESCO elle-même, dont la responsabilité est de nous reconnaître pour ce que nous sommes.

ToutEduc: est-ce que vous pensez à d'autres priorités?

Ardiouma Sirima : Avec de nombreuses autres associations, la fédération fait la preuve qu'elle est "un laboratoire de la diversité". Elle est capable de fédérer différents parcours de citoyens de différents horizons qui partagent le même combat : se mobiliser pour les valeurs de la République d'une part, et être en situation de s'impliquer dans une dynamique de la citoyenneté européenne, de citoyenneté au niveau du Monde. Et j'ajouterai, un "laboratoire de la diversité et de la citoyenneté... dans la société civile". Les nouvelles autorités en France sont très soucieuses de l'implication des acteurs de la société civile. Notre fédération est à l'écoute de ce regain d'intérêt pour la société civile, et nous sommes prêts à occuper toute notre place.

ToutEduc : Comment la fédération pourrait-elle utiliser au mieux l'UNESCO dans ce "laboratoire de la diversité, de la citoyenneté, dans la société civile"...? Et pas simplement afficher quelques valeurs.

Ardiouma Sirima : Du point de vue des statuts, notre courroie de transmission, si je puis dire, pour aller à l'UNESCO, c'est la Commission nationale française pour l'UNESCO. Dès lors que ce chemin-là a été obstrué, l'enjeu va être de dire : "on se met encore mieux à l'écoute de ce que fait l'UNESCO". A deux niveaux : d’abord être en capacité de diffuser, vulgariser, de faire œuvre de médiation, mais aussi pouvoir faire des propositions à l'UNESCO, en fonction de ce qui nous remonte du terrain, des clubs, de se saisir des enjeux. Cela suppose que la Commission prenne en compte le rôle qui est le nôtre, par exemple une fédération qui soit intégrée aux groupes de travail d'une Commission nationale…

ToutEduc: Est-ce que vous lancez un appel à la raison et à la réconciliation avec la Commission nationale française pour l'UNESCO ?

Ardiouma Sirima : Clairement ! Ce n'est pas nouveau. Dès début mars, on a été à l'initiative d'une lettre.

ToutEduc : et maintenant vous êtes président... ?

Ardiouma Sirima : Je renouvelle l'appel, et je dis que nous sommes prêts à cela, parce que l'assemblée générale nous en donne mandat. Dès lors nous sommes prêts pour ce dialogue, pour peu, évidemment, que nous soyons considérés comme des interlocuteurs, avec notre identité et notre spécificité.

Sur le conflit avec la Commission, voir ToutEduc ici

Propos recueillis par Claude Baudoin, relus par Yves Lopez et Ardiouma Sirima

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