Jean-Michel Blanquer : pas de remise en cause de la "loi Peillon" (Interview au Monde)
Paru dans Scolaire le dimanche 21 mai 2017.
Les systèmes scolaires qui réussissent sont ceux qui "entretiennent la confiance", estime Jean-Michel Blanquer dans une interview qu'il a donnée au Monde (daté dimanche 21 - lundi 22 mai). Le nouveau ministre de l'Education nationale ajoute qu' "en France, il n'y a pas une nostalgie de l'école d'antan, mais une nostalgie de cette confiance en l'école" qu'il veut "rétablir chez les enseignants". Pour cela, interrogé sur les mesures qu'il prépare, il se veut d'abord rassurant : "je ne donnerai pas dans la verticalité, dans l'injonction."
La loi d'orientation ne sera pas remise en cause ("Nous n'avons absolument pas besoin d'une nouvelle loi"), et la lutte contre le poids des inégalités sociales est "le premier des combats". De plus, le ministre ne veut pas seulement dépasser "le clivage gauche-droite", il entend aussi "concilier la tradition et la modernité, l'exigence et la bienveillance".
Sur le cours préparatoire, la limitation à 12 élèves par classe en REP+ est "le début d'une réforme qui vise les 100 % de réussite à l'issue du cours préparatoire", et "dans la grande majorité des cas, nous aurons réussi ces dédoublements pour septembre", mais "on ne va pas supprimer ce dispositif [le Plus de maîtres que de classes] par principe". Si, dans certaines écoles, "le dispositif donne satisfaction, il faut être capable de l'entendre".
Sur les rythmes scolaires, il s'agit d' "un chantier" qui sera engagé cette année, avec "des concertations locales" et des expérimentations "sur la base du volontariat" pour que "chaque commune puisse trouver, avec les écoles, avec les parents d'élèves, ce qui lui paraît la meilleure organisation de la semaine". En l'état, aucune étude ne permet de trancher entre la semaine de 4 jours et de 4 jours et demi, ajoute-t-il.
Sur la réforme du collège: "Nous allons rétablir les classes bilangues" et "valoriser le latin et le grec", "l'interdisciplinarité est très intéressante mais doit venir des acteurs de terrain", elle ne se "décrète pas". Mais le ministre n'exigera des établissements "aucun retour en arrière. Ceux qui souhaiteront rester dans le cadre actuel de la réforme le pourront."
En ce qui concerne l'enseignement de l'histoire, sans remettre en chantier les programmes, Jean-Michel Blanquer annonce un renforcement de la "dimension chronologique".