Petite enfance : les enfants uniques aussi compétents socialement que les autres (étude)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le jeudi 11 mai 2017.
La fratrie a-t-elle un impact sur la socialisation des enfants entre 24 et 36 mois ? Non, répondent des chercheurs de l’université Toulouse-Jean-Jaurès, dans un article publié par le dernier numéro de la revue Spirale (2017/1, n° 81). Ils ont mené une enquête auprès de 125 enfants dans 22 crèches de Haute-Garonne. Parmi eux, 53,6% étaient issus d’une fratrie.
Résultat : "les enfants uniques se sont montrés aussi adaptés à la collectivité et compétents socialement que les enfants cadets", constatent les chercheurs. Ainsi, ils font preuve des "mêmes capacités de gestion des émotions négatives et de la frustration" et paraissent "vivre aussi bien le cadre et les limites posés par l’adulte".
Enfants uniques : mieux intégrés et plus participatifs
Dans la relation aux autres, ces enfants uniques se montrent tout autant capables d’empathie ou d’autonomie. Ils semblent même "mieux intégrés au groupe de pairs et sont plus participatifs". "La généralisation de l’accueil précoce en collectivité dans notre pays semble offrir aux enfants uniques des possibilités similaires de développement, ce qui pourrait expliquer cette absence de différence entre enfant cadet et enfant unique", analysent les chercheurs.
Parmi les autres facteurs pouvant influencer les comportements sociaux, l’étude relève que les enfants avec des pères sans emploi ont démontré de meilleures capacités d’adaptation sociale que les autres. "Ces résultats pourraient s’expliquer par une disponibilité accrue du père et un temps de présence auprès de l’enfant plus important au quotidien", suggèrent les chercheurs.
Pluralité des contextes : un impact positif
De manière globale, les enfants ayant intégré plus tardivement la crèche (après 11 mois), ainsi que ceux accueillis à temps complet, font preuve d’une meilleure adaptation à leur environnement.
Par ailleurs, les enfants ayant un référent adulte au sein de la crèche coopèrent mieux, respectent mieux les règles et se montrent plus autonomes. Toutefois, ceux n’ayant pas de référent s’avèrent, eux, plus participatifs et confiants. Enfin, les enfants qui fréquentent d’autres enfants dans plusieurs contextes différents (autres que la crèche) "réagissent de manière plus adaptée face aux difficultés".
L’article de la revue Spirale est consultable ici
Diane Galbaud