Quels principes pour l'éducation, selon Europe Ecologie?
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 27 janvier 2010.
Philippe Meirieu, tête de liste régionale d'Europe Ecologie en Rhône-Alpes, présentait ce 27 janvier avec Cécile Duflot (tête de liste en Ile-de-France) et Daniel Cohn-Bendit, député européen, leur programme pour l'éducation, partie prenante d'une "reconversion de l'économie". Si les Régions ont peu de moyens, elles ont des outils qu'elles peuvent utiliser comme leviers à condition d'expliciter leur projet éducatif et de considérer formation initiale et formation continue comme un tout.
S'agissant des lycées, Philippe Meirieu demande que les personnels TOS (non-enseignants) participent à des sessions de formation partagées avec les autres personnels, et que les élèves soient pris au sérieux, via les CVL (Conseils de la vie lycéenne). Il demande surtout que les lycées soient ouverts aux associations et à la formation d'adultes, afin de mieux utiliser les locaux et de favoriser les rencontres entre générations. En ce qui concerne l'apprentissage, il "refuse d'entrer dans un logique de marché" et demande la création d'un "service public régional de l'apprentissage et de la formation continue", dont l'un des rôles serait d'aider au développement de la VAE (validation des acquis de l'expérience), qui s'apparente actuellement à un "parcours du combattant", sans doute parce que l'Université rechigne à reconnaître les compétences de ceux qui ne sont pas passés par une formation académique.
Il compte d'ailleurs conditionner les aides à l'enseignement supérieur au développement de la VAE, à la reconnaissance des activités citoyennes des étudiants, tout comme pour les entreprises, appelées à mieux accueillir et accompagner les stagiaires et les apprentis. Il estime enfin qu'il faut sortir du carcan des évaluations quantitatives et s'engage à mettre au point un contre-classement des établissements scolaires de Rhône-Alpes.
Cécile Duflot approuve l'ensemble, tout comme Daniel Cohn-Bendit qui souligne que la question de l'autonomie des établissements scolaires, qui permettrait qu'ils gèrent leur ouverture hors des heures de classe, n'est pas résolue. Il signale qu'à New-York, où les gymnases sont ouverts la nuit, et où les jeunes vont jouer au basket jusqu'à 4 heures du matin, la violence a diminué. Mais surtout, il évoque "un effondrement de l'éducation en Europe", quels que soient les modèles, républicain, élitiste, libéral...